Maroc

Attentat de Sydney : l’Australie commémore une victime de 10 ans, lutte contre l’extrémisme.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a promis des sanctions plus sévères contre l’extrémisme après l’attentat de Sydney, où 15 personnes ont été tuées dimanche lors d’une fête juive sur la plage de Bondi. La police a inculpé mercredi l’assaillant de 24 ans pour terrorisme et 15 meurtres, son père ayant été abattu lors de l’attaque.


Le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé des sanctions plus strictes contre l’extrémisme suite à l’attentat à Sydney, dont les obsèques de la plus jeune victime, âgée de 10 ans, ont eu lieu jeudi. Sajid Akram et son fils Naveed sont accusés d’avoir tué 15 personnes participant à une fête juive sur la plage de Bondi, un acte motivé par l’idéologie du groupe État islamique, selon M. Albanese.

Le Premier ministre a présenté jeudi une série de mesures visant à éliminer « l’antisémitisme de notre société ». « Il est clair que nous devons faire plus pour combattre ce fléau néfaste, beaucoup plus », a-t-il déclaré aux journalistes. Au centre funéraire de Chevra Kadisha à Sydney, une foule vêtu de noir s’est rassemblée jeudi matin pour faire leurs adieux à Matilda, la fillette de dix ans, décédée à l’hôpital à la suite de l’attaque.

Certains participants ont apporté des bouquets de lys ou des ballons en hommage à l’enfant, décrite comme « un rayon de soleil » dans un message de son école, lu par un rabbin, rapportent des journalistes de l’AFP. La famille de Matilda, qui a demandé aux médias de ne pas publier son nom de famille, avait quitté l’Ukraine pour s’installer en Australie dans les années 2010, avant l’invasion russe. « Je n’aurais jamais imaginé que je perdrais ma fille ici. C’est juste un cauchemar », a déclaré sa mère, Valentyna, aux journalistes avant les funérailles.

Son père, Michael, a précisé qu’il avait choisi le prénom de l’enfant en référence à la chanson populaire « Waltzing Matilda », devenue dans le pays un hymne national alternatif. « Nous sommes arrivés ici d’Ukraine, et Matilda a été notre première née ici en Australie », a-t-il expliqué plus tôt cette semaine. « Et j’ai pensé que Matilda était le prénom le plus australien qui puisse exister. Alors souvenez-vous. Souvenez-vous de son nom. »

Un homme de 40 ans, Matan Atzmon, a témoigné : « J’étais avec elle quand elle a été blessée. Je me souviens du regard dans ses yeux. Ça ne me quitte pas. » La tante de Matilda a déclaré sur la chaîne de télévision Channel Seven que la sœur cadette de la fillette, âgée de six ans, avait également été témoin de l’attaque.

Des membres de la communauté juive d’Australie ont exprimé leur frustration envers le gouvernement cette semaine, affirmant que leur avertissement face à la montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre n’avait pas été pris en compte.

Le Premier ministre australien a révélé jeudi de nouvelles mesures pour contrer le discours d’incitation à la haine de certains prédicateurs, incluant la possibilité d’annuler les visas des personnes diffusant ce discours. L’Australie instaurera également une liste d’organisations dont les dirigeants se livrent à l’incitation à la haine.

Selon la chaîne publique australienne ABC, Naveed Akram, le plus jeune des deux assaillants, était adepte d’un prédicateur projihadiste basé à Sydney. La police a inculpé mercredi le jeune assaillant de 24 ans pour terrorisme et 15 meurtres. Ce dernier, grièvement blessé par la police lors de la fusillade, aurait quitté le coma mardi soir, selon les médias locaux.

Son père, Sajid Akram, a été abattu lors de l’attaque. La police australienne enquête pour déterminer si les deux hommes ont rencontré des extrémistes islamistes lors d’un voyage aux Philippines quelques semaines avant l’attentat.

Le personnel de l’hôtel de Davao City, où ils ont séjourné, a rapporté que les deux hommes avaient à peine quitté leurs chambres durant leur séjour de près d’un mois dans la région de Mindanao, où se situent des foyers d’insurrection islamiste. « Ils n’étaient pas sociables comme les autres étrangers », a déclaré à l’AFP Angelica Ytang, réceptionniste de nuit de l’hôtel. « D’habitude, les autres étrangers discutent avec moi, mais pas eux. »

Les autorités philippines ont précisé qu’il n’existait aucune preuve que le pays ait été utilisé pour un « entraînement terroriste ». Après l’attaque, M. Albanese s’est engagé à renforcer le contrôle des armes à feu. L’assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.