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États-Unis : 26 ans après, une erreur reconnue dans une condamnation pour meurtre.

En 2024, le Dr Bruce Levy a signé une déclaration officielle estimant que la mort de l’enfant relevait probablement de causes naturelles et non d’un acte criminel. Malgré le soutien du bureau du procureur de Nashville, les tribunaux du Tennessee ont refusé d’annuler la condamnation de Russell Maze.


Aux États-Unis, une affaire judiciaire emblématique relance le débat sur les condamnations fondées sur le diagnostic du syndrome du bébé secoué. D’après une enquête de NBC News, le Dr Bruce Levy, ancien médecin légiste en chef du Tennessee, affirme aujourd’hui s’être trompé dans une expertise qui a conduit à l’emprisonnement à perpétuité de Russell Maze.

En 1999, Alex Maze, né prématurément, est hospitalisé après un arrêt respiratoire alors qu’il se trouvait seul avec son père. Les médecins concluent alors à des signes typiques de violences, et Russell Maze est accusé. Après le décès de l’enfant en octobre 2000, une autopsie menée par Bruce Levy classe la mort comme un homicide. Cette conclusion joue un rôle central dans la condamnation du père pour meurtre en 2004.

Près de vingt-cinq ans plus tard, dans le cadre d’un réexamen des condamnations potentiellement injustifiées à Nashville, Bruce Levy a accepté de revoir le dossier. À la lumière d’éléments médicaux qui ne lui avaient pas été communiqués à l’époque – notamment l’extrême prématurité et des pathologies cardiaques – il est revenu sur son diagnostic. En 2024, il a même signé une déclaration officielle estimant que la mort de l’enfant relevait probablement de causes naturelles et non d’un acte criminel.

Cette évolution s’inscrit dans un mouvement plus large de remise en question scientifique du syndrome du bébé secoué, dont les critères sont désormais jugés insuffisants par de nombreux experts. Malgré le soutien du bureau du procureur de Nashville et d’une partie de la communauté médicale, les tribunaux du Tennessee ont, à ce stade, refusé d’annuler la condamnation de Russell Maze. Toujours incarcéré, ce dernier pourrait encore saisir la Cour suprême de l’État ou demander une grâce.