Tunisie

Monia Ammar rejoint la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie.

Monia Ammar et Fionnuala Ní Aoláin ont été nommées membres de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la Syrie. Le Conseil des droits de l’homme a créé la Commission d’enquête sur la Syrie le 22 août 2011 pour enquêter sur les crimes et violations commis dans le pays depuis mars 2011.


La magistrate tunisienne et experte internationale en droit international des droits de l’homme et en droit international humanitaire, Monia Ammar, ainsi que l’universitaire et chercheuse irlandaise en droit international Fionnuala Ní Aoláin, ont été nommées membres de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la Syrie.

Dans un communiqué publié sur son site officiel, le Conseil des droits de l’homme a annoncé que les deux nouvelles membres rejoindront le président de la Commission, le Brésilien Paulo Sérgio Pinheiro, pour remplacer les anciens membres, l’Égyptien Hany Megally et la Britannique Lynn Welchman.

Le Conseil des droits de l’homme a créé la Commission d’enquête sur la Syrie le 22 août 2011 afin d’enquêter sur les crimes et violations commis dans le pays depuis le début des manifestations en mars 2011, y compris ceux susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, d’identifier les responsables pour qu’ils rendent des comptes et de produire des rapports publics sur les résultats des enquêtes.

Le Conseil a prorogé, à plusieurs reprises, le mandat de la Commission, avec la dernière prolongation d’un an approuvée par la résolution 58/25, adoptée le 4 avril 2025.

Dans son communiqué, le Conseil des droits de l’homme a indiqué que la Commission continuera de documenter les violations et de présenter des rapports, conformément à son mandat international, en tant qu’un des principaux mécanismes de l’ONU pour la redevabilité concernant les crimes commis en Syrie depuis plus d’une décennie.

La carrière professionnelle de la juge tunisienne Monia Ammar s’étend sur près de quarante ans.

Elle a notamment été magistrate de premier grade à la Cour de cassation en Tunisie. En 2007, elle a été élue présidente du Comité des experts arabes indépendants de la Ligue des États arabes, puis présidente du Comité du droit international humanitaire de la femme arabe, relevant de l’Organisation de la femme arabe, en 2010.

De 2014 à 2016, elle a été coordinatrice régionale du droit international humanitaire pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au sein du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Caire.

En 2019, elle a fondé à Tunis le Centre arabe de droit international, un établissement dédié à la recherche juridique, à la formation et au plaidoyer dans les domaines des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

La juge Monia Ammar est également écrivaine et formatrice. Elle a contribué à de nombreux articles et à la coécriture d’ouvrages traitant des droits de l’homme, des droits des femmes et des droits des travailleurs.

Son expertise englobe notamment l’égalité des genres, la lutte contre la violence à l’égard des femmes, la justice transitionnelle ainsi que la gouvernance basée sur les droits.

Elle a en outre collaboré activement avec des agences des Nations unies, des organisations régionales et des réseaux de la société civile pour promouvoir les réformes juridiques et renforcer la protection des droits de l’homme.