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Ne changez pas de smartphone en 2026 : l’étude qui brise nos espoirs

Selon une étude de Counterpoint Research, les coûts de production des smartphones ont déjà bondi de 20 à 30 % depuis le début de 2025. En 2026, un smartphone moyen coûtera au moins 6,9 % plus cher.


Préparez-vous à payer plus cher pour moins bien. Une étude de Counterpoint Research annonce une année 2026 difficile pour le marché mobile. Les coûts de production s’envolent, entraînant des conséquences immédiates pour l’utilisateur : hausse des prix et retour en arrière sur les spécifications techniques.

La situation décrite par les analystes de Counterpoint Research est préoccupante pour les consommateurs. 2026 pourrait marquer un tournant douloureux avec une baisse des ventes mondiales de 2,1 %, causée par une augmentation des coûts de fabrication.

Le cœur du problème réside dans nos appareils. Le « coût total des pièces » (BoM) a déjà augmenté de 20 à 30 % depuis le début de 2025. Cela annonce des conséquences directes : un smartphone moyen coûtera au moins 6,9 % plus cher l’année prochaine. Cependant, la véritable inquiétude est le contenu de ces dispositifs pour ce prix.

Il est essentiel de comprendre les mécanismes à l’origine de cette hausse. Ce n’est pas seulement une question de profits pour les fabricants, mais une guerre des ressources. Nvidia, le leader des puces graphiques, a pris la décision d’utiliser de la mémoire LPDDR, celle utilisée dans nos smartphones, pour alimenter ses serveurs d’IA.

Cette situation déclenche une réaction en chaîne. L’industrie des serveurs requiert d’énormes quantités de mémoire RAM pour faire fonctionner les modèles d’intelligence artificielle. La demande a donc explosé, tandis que l’offre ne parvient pas à suivre, provoquant une possible doublement des prix de la mémoire pour serveurs d’ici la fin de 2026.

Les fabricants de smartphones se retrouvent dans une impasse. Pour préserver leurs marges, ils ne disposent que de deux options : augmenter les prix ou réduire les composants. Malheureusement, ils semblent avoir choisi de faire les deux. Les marques chinoises comme Xiaomi, Oppo ou Honor, qui travaillent souvent avec des marges très serrées, sont particulièrement touchées. En revanche, Apple et Samsung, qui négocient leurs contrats d’approvisionnement longtemps à l’avance, devraient mieux résister à cette crise.

Alors à quoi ressemblera le marché en 2026 ? À une grande « shrinkflation » technologique. Les standards que nous avons connus risquent de s’effondrer.

La première victime sera l’entrée de gamme (en dessous de 200 €). Pour éviter les pertes, les fabricants pourraient revenir à des configurations jugées dépassées. Attendez-vous à voir apparaître des appareils avec seulement 4 Go de RAM et 64 Go de stockage. En 2026, cela sera obsolète, voire inutilisable avec la taille croissante des applications modernes.

Dans le segment haut de gamme, la quête de puissance sera également freinée. Les modèles dotés de 16 Go, 20 Go ou 24 Go de RAM deviendront rares, voire disparaîtront temporairement en raison de leurs coûts de production trop élevés.

L’ironie de cette situation ? Cette crise pourrait provoquer le retour du port microSD, non par souci pour l’utilisateur, mais pour des raisons économiques : proposer un téléphone avec peu de mémoire interne coûte moins cher au fabricant, et c’est au consommateur d’acheter une carte SD. C’est un retour en arrière déguisé en « fonctionnalité ».