Stratégie maritime nationale : Créer un écosystème maritime pérenne
L’industrie navale se positionne comme un levier stratégique de développement économique pour la Tunisie, avec un plan stratégique ambitieux à l’horizon 2035 visant une croissance maritime durable. Le transport maritime réalise 98% des échanges commerciaux avec l’étranger à travers les ports nationaux, soulignant l’importance de ce secteur pour le développement économique du pays.
L’industrie navale s’affirme comme un atout stratégique pour le développement économique en Tunisie. Des efforts son mis en œuvre pour structurer et renforcer ce secteur prometteur, à travers un ambitieux plan stratégique à l’horizon 2035, visant une croissance maritime durable, intégrant souveraineté industrielle, transition énergétique et coopération régionale.
Le développement du domaine portuaire est expliqué par une combinaison de facteurs structurels, stratégiques et institutionnels interconnectés, permettant à la Tunisie de se positionner comme un acteur prépondérant dans le commerce maritime mondial. Depuis plusieurs années, la Tunisie œuvre à l’amélioration de l’efficacité portuaire, offrant la flexibilité nécessaire pour répondre aux exigences d’un marché mondial compétitif.
L’évolution de la stratégie portuaire tunisienne est guidée par une approche globale, mêlant objectifs économiques, géostratégiques et industriels, afin d’établir le pays comme un acteur clé du commerce maritime et de la logistique en Afrique et en Méditerranée. Cette démarche vise à transformer les ports en hubs logistiques intégrés, capables de gérer efficacement le trafic de conteneurs, le transbordement et les matières premières stratégiques, tout en soutenant le développement industriel.
La stratégie portuaire cherche également à diversifier les partenaires économiques en attirant des investisseurs internationaux réputés et en développant des relations avec de nouveaux marchés. Cette diversification contribue à sécuriser l’approvisionnement, à multiplier les flux de marchandises et à renforcer l’intégration de la Tunisie dans les chaînes globales de valeur. Les ports tunisiens émergent alors comme des moteurs de l’industrie navale, de la pêche et de l’économie bleue, favorisant ainsi la création d’emplois et le développement économique durable.
La dimension géostratégique est cruciale, la Tunisie se positionnant comme un pont entre l’Europe et l’Afrique, capable de répondre aux besoins de transbordement international et de soutenir la compétitivité de son commerce maritime. Aujourd’hui, le développement de l’industrie navale représente un levier stratégique pour la croissance économique et la souveraineté industrielle en Tunisie. Parallèlement, des efforts en faveur de la transition énergétique et de la réduction de l’empreinte carbone s’inscrivent dans une démarche écoresponsable visant à combiner performance logistique et durabilité.
Payant hommage à son histoire maritime, en particulier dans la construction navale et le transport maritime, la Tunisie se doit de favoriser le développement de tous les secteurs maritimes et de répondre aux nouvelles exigences de promotion du transport maritime. Ce secteur impacte tous les autres pans de l’économie nationale, rendant indispensable l’élaboration de solutions pour étoffer la flotte de commerce maritime et les ports commerciaux, afin de répondre aux besoins d’échanges commerciaux croissants et de s’aligner sur le développement rapide des infrastructures maritimes en Méditerranée.
À noter qu’en matière de commerce extérieur, le transport maritime représente 98% des échanges avec l’étranger via les ports nationaux, révélant ainsi l’importance stratégique vitale de ce secteur pour l’économie nationale.
Dans ce cadre, le gouvernement a récemment annoncé plusieurs mesures pour soutenir ce secteur. Un programme national sera lancé début 2026 pour développer les infrastructures maritimes et moderniser les ports, en les reliant aux réseaux routiers et ferroviaires. Il est prévu de restructurer les entreprises nationales du secteur maritime, de moderniser le cadre législatif et réglementaire, de développer le système de formation maritime et de soutenir l’investissement national et étranger.
Cela inclut le renforcement de la compétitivité industrielle et logistique, ainsi que la création de partenariats internationaux et de projets coopératifs pour établir la Tunisie comme un hub stratégique régional des industries maritimes. La Cheffe du gouvernement a précisé que le diagnostic des enjeux du secteur maritime et les défis rencontrés seront intégrés dans la stratégie nationale en cours d’élaboration.
Des programmes seront mis en place pour développer le secteur et consolider sa présence sur les marchés régionaux et internationaux, notamment en renforçant la position de la Tunisie comme destination incontournable pour la construction de navires militaires et commerciaux, de bateaux de pêche et de loisirs, ainsi que pour leur entretien et réparation. Par ailleurs, la Cheffe du gouvernement a souligné la nécessité de réviser la politique actuelle de développement des industries maritimes dans le cadre de la stratégie nationale globale.
La stratégie industrielle et d’innovation de l’État à l’horizon 2035 vise à créer « une industrie hautement compétitive et technologiquement avancée » intégrée dans le système global. Elle repose sur plusieurs axes prioritaires, notamment la construction navale et la fabrication de bateaux de loisirs, avec l’établissement de chartes de partenariat visant à renforcer leur compétitivité, dont une pour le secteur des navires et bateaux de loisirs, prévue pour le premier semestre 2026, en collaboration avec des instituts de formation professionnelle, des universités et des centres de recherche.
Le pays bénéficie d’un littoral de 1.300 km, sans compter les îles, dans une région où 92 % des échanges commerciaux mondiaux se font par voie maritime, et où 98 % du commerce extérieur tunisien transitent également par la mer. De plus, 30 % du commerce maritime international se déroule au large des côtes tunisiennes.
L’objectif est clair : transformer la Tunisie en une plateforme régionale de formation maritime, un hub d’industries navales et un acteur incontournable de l’économie bleue, en instaurant des réseaux logistiques efficaces et des plateformes multimodales adaptées aux chaînes de valeur maritimes. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de créer des zones franches multifonctionnelles autour des grands ports tunisiens, mettre en place des centres de recherche en technologies marines, ainsi que développer des corridors maritimes en partenariat avec des pays du bassin méditerranéen et d’Afrique.
De plus, l’augmentation de la concurrence régionale et internationale dans le secteur maritime, ainsi que les évolutions technologiques dans le transport mondial, incitent la Tunisie à investir dans des ports de nouvelle génération. Le futur port d’Enfidha aspire à devenir l’un des hubs maritimes les plus compétitifs du sud de la Méditerranée, avec un impact significatif sur les chaînes d’exportation et le développement économique de la région, reliant la frontière algérienne aux côtes orientales.
Stratégiquement, la Tunisie doit affirmer sa position dans une Méditerranée qui représente à elle seule près de 30 % du trafic maritime mondial.

