Cyclone Chido à Mayotte : Un an après, le bilan humain est objet.
Le 14 décembre 2024, le cyclone Chido a frappé l’archipel de Mayotte, entraînant un bilan tragique de 40 morts et 41 disparus, selon les informations officielles. Naïma Moutchou, ministre des Outre-Mer, a déclaré que les disparitions « qui s’apparentent très probablement à des décès » résultent de personnes ayant été enterrées par leurs proches en dehors d’un cadre hospitalier.
Il y a un an, le 14 décembre 2024, l’archipel de Mayotte a été frappé par le cyclone Chido, causant des dégâts considérables, avec des habitations entièrement détruites et un lourd bilan humain. Le bilan officiel fait état de 40 morts et 41 disparus. Ces disparitions « qui s’apparentent très probablement à des décès », a déclaré Naïma Moutchou, ministre des Outre-Mer, dans un entretien à La Provence publié le 14 décembre 2025.
Interrogée sur les « critiques » concernant ce bilan humain, la ministre a défendu le « travail » des autorités, soulignant qu’il avait été effectué « sérieusement, humainement et dans la transparence ». « Les forces de sécurité intérieure, les secouristes, l’ARS, tous ont été mobilisés pour recenser les situations, maison par maison. Une sous-préfète a été missionnée dès le surlendemain pour établir la méthode la plus fiable possible », a-t-elle précisé.
Les efforts ont porté sur « recenser les décès à l’hôpital », « intégrer les remontées des municipalités » et « identifier les nouvelles tombes, en tenant compte des traditions funéraires mahoraises ».
Le nombre de 40 morts concerne donc ceux dont le décès a été constaté « à l’hôpital » de Mamoudzou, le seul centre hospitalier de ce département. Les 41 disparitions correspondent elles aux personnes « disparues en dehors d’un cadre hospitalier », notamment celles enterrées par leurs proches peu après le décès, comme l’exige la tradition musulmane, très répandue sur l’île. Christian Causse, membre du bureau national du Secours populaire, a indiqué qu’il est possible que certains corps n’aient pas été inclus dans ce bilan. « Les familles de sans papiers ne sont pas forcément venues déclarer les victimes, par crainte d’être arrêtées et renvoyées », a-t-il signalé. Selon lui, la situation de ces familles les empêche de s’exprimer librement sur le sujet.
Il est donc envisageable que le nombre de disparus soit supérieur aux chiffres fournis par les autorités. Cependant, il n’est pas certain qu’un jour un chiffre exact soit établi. Cette incertitude avait déjà été évoquée par le général Lionel Lavergne, commandant de la gendarmerie d’Outre-mer, quelques jours après la catastrophe, qui avait déclaré : « Nous savons que nous ne constaterons pas tous les décès. »
Le chiffre de 41 personnes disparues, rapporté un an après le passage du cyclone Chido, est donc considéré comme le plus objectif possible. Toutefois, il n’est pas encore définitif. Contacté par email, le ministère des Outre-Mer n’a pas apporté de réponse précise à cette question.
Il est à noter que ce chiffre est bien en deçà des estimations fournies par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, qui avait évoqué le lendemain de la catastrophe une fourchette de « plusieurs centaines » de morts, « voire quelques milliers ». « Touchons du bois, cela n’a pas été le cas », avait-il déclaré à France Info en juillet dernier.

