High-tech

Traçabilité des puces : Nvidia ne teste pas de localisation avancée

Nvidia travaille sur un système de localisation avancé pour suivre les semi-conducteurs tout au long de leur cycle de vie, sans intégrer de GPS dans les puces. Ce logiciel, installé volontairement par les opérateurs de centres de données, collecte des données techniques pour estimer l’état et la localisation des GPU, mais ne permet pas un suivi forcé à distance ni la désactivation des puces dans des zones non autorisées.


Entre les reventes illégales, les usages non conformes et les exportations contournées, les puces graphiques les plus puissantes de Nvidia sont devenues un enjeu stratégique mondial.

Pour éviter leur circulation hors des radars, le géant américain de la technologie travaille actuellement sur une solution : un système de localisation avancé qui permet de suivre à la trace les semi-conducteurs tout au long de leur cycle de vie.

Attention toutefois : il ne s’agit pas d’un GPS intégré aux puces, mais d’une technologie logicielle basée sur l’infrastructure et l’environnement d’utilisation des puces. Cette technologie se présente sous la forme d’un logiciel de gestion de flottes de GPU.

Installé volontairement par les opérateurs de centres de données, ce logiciel collecte en continu des données techniques telles que la charge de travail, la consommation électrique, la température, voire la configuration logicielle.

En organisant toutes les informations collectées, le logiciel est capable d’estimer l’état et la localisation des GPU, sans recours à une véritable géolocalisation matérielle. Cette solution paraît efficace sur le papier, mais la réalité est plus nuancée.

En effet, le système de localisation avancée repose sur une condition essentielle : l’installation volontaire du logiciel par les exploitants. Nvidia ne souhaite pas imposer l’implémentation de ce dispositif.

L’objectif n’est pas de contrôler ou de neutraliser les puces graphiques, mais uniquement de les observer. Ainsi, l’entreprise ne peut ni activer un suivi forcé à distance, ni désactiver une puce localisée dans une zone non autorisée. Les GPU détournés vers des pays soumis à des restrictions restent donc pleinement fonctionnels.

Au-delà des enjeux de traçabilité, ce système permet également d’améliorer les infrastructures d’intelligence artificielle, en offrant aux opérateurs une visibilité plus précise sur la consommation énergétique, les conditions thermiques des GPU et leurs performances afin d’optimiser leur exploitation à grande échelle.