Saison grippale intense et virulente, mais sous contrôle en Belgique.
Un nouveau variant de la grippe, le variant K, circule sur le territoire et sévit déjà au Royaume-Uni, où le service de santé public parle d’une « vague sans précédent ». En Belgique, aucune épidémie n’est officiellement déclarée pour l’instant, mais les autorités et spécialistes invitent à la prudence et à la vaccination.
Un nouveau variant de la grippe, dénommé variant K, qui présente des mutations le rendant plus résistant et plus transmissible, est désormais présent sur notre territoire. Ce variant est déjà actif au Royaume-Uni, où le service de santé publique évoque une « vague sans précédent ». En Belgique, aucune épidémie n’a encore été officiellement déclarée, mais les autorités et les experts appellent à la prudence et à la vaccination.
« On constate que les cas de grippe commencent à augmenter. Il est donc probable que dans une ou deux semaines, nous pourrons déclarer le début de l’épidémie, » indique le virologue Steven Van Gucht, également directeur scientifique chez Sciensano. « Cependant, cela n’a rien d’exceptionnel. Ce type d’évolution est observé régulièrement. Si le virus mute au gré des déplacements, cela ne signifie pas nécessairement une augmentation de la gravité. »
Étant donné qu’il s’agit d’un nouveau variant, Emmanuel André, virologue, médecin microbiologiste et chercheur belge, explique : « On peut s’attendre à avoir plus de cas. Mais, pour les patients touchés, le risque de complication n’est pas plus élevé que les autres années. En termes de sévérité ou de virulence, on peut le comparer à une grippe classique. »
Le virologue rappelle également que « les virus voyagent, évoluent pendant leurs déplacements et des mutations apparaissent, si bien que l’immunité acquise n’est jamais totalement protectrice contre une souche évoluée. Le vaccin n’est donc pas 100% efficace, mais il réduit significativement le risque de formes sévères », d’hospitalisation et de complications, notamment chez les personnes âgées, les malades chroniques et les femmes enceintes.
Concernant la dynamique de l’épidémie, Emmanuel André souligne qu’elle débute souvent chez les jeunes, « car ils ont beaucoup de contacts, notamment à l’école », ce qui permet ensuite au virus de se propager vers des groupes plus vulnérables, augmentant ainsi le risque d’hospitalisations. Il note que l’épidémie a commencé plus tôt que d’habitude et circule bien, même « sans pour autant constituer un scénario pandémique, mais il y a une vitesse de circulation suffisante pour provoquer un afflux relativement important de patients dans les services de santé. »
L’expert insiste donc sur l’importance de la vaccination : « C’est le dernier moment, les derniers jours pour recevoir un vaccin, sinon il sera trop tard. Dans les hôpitaux, la vaccination a d’ailleurs été mise en place pour le personnel soignant depuis plusieurs semaines. »
Face à cette circulation accrue du virus, la priorité demeure la vaccination. « Mon premier conseil est de penser à votre vaccination contre la grippe, » affirme Steven Van Gucht. « C’est la meilleure chose qu’on peut faire pour se protéger. C’est une protection partielle, mais cela reste similaire à ce qu’on a observé les années précédentes. Le vaccin fonctionne également contre ce nouveau variant, comme l’indiquent les données en provenance du Royaume-Uni. »
Les données britanniques et françaises confirment l’efficacité, partielle mais significative, du vaccin actuel contre ce variant. En plus de la vaccination, Emmanuel André conclut que « les mesures barrières restent utiles ». « Pour ne pas attraper la grippe et pour ne pas infecter son entourage, il vaut mieux rester chez soi en cas de symptômes, porter un masque, bien se laver les mains, aérer les lieux, etc. » Ces gestes simples sont cruciaux pour atténuer la gravité de cette saison.

