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Négociations de paix en Ukraine : Trump, Ukraine et Allemagne évoquent des progrès.

Les États-Unis ont présenté un ensemble « remarquable » de garanties de sécurité pour Kiev, semblables à celles de l’article 5 du traité de l’Otan. Le document publié par les Européens lundi soir n’aborde pas la question des concessions territoriales de l’Ukraine réclamée par la Russie, insistant sur le fait que les « frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force. »

Les États-Unis ont proposé des garanties de sécurité « remarquables » pour Kiev

Selon le chancelier allemand Friedrich Merz, les discussions entre les États-Unis et l’Ukraine offrent une « vraie chance pour un processus de paix » avec la Russie, Washington ayant proposé un ensemble de garanties de sécurité pour Kiev jugé « remarquable« .

Ces garanties seraient similaires à celles de l’article 5 du traité de l’Otan, qui prévoit une assistance militaire des alliés, d’après un haut responsable américain. Cependant, l’Ukraine ne ferait pas partie de l’Alliance, conformément aux exigences de Moscou depuis plusieurs années. « Tout ce dont les Ukrainiens ont besoin selon nous pour se sentir en sécurité est inclus » dans le volet sécurité du projet d’accord, a-t-il souligné lors d’un entretien avec la presse.

Deux sources américaines affirment que les négociations avec l’Ukraine ont également permis d’harmoniser les positions concernant la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par Moscou dans le sud de l’Ukraine, ainsi que sur des questions territoriales.

Donald Trump : un accord « n’a jamais été aussi proche »

Après une conversation téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens ce lundi soir, le président américain Donald Trump a affirmé que nous étions « plus proches aujourd’hui que nous n’avons jamais été » d’un accord mettant fin à la guerre avec la Russie.

Les Européens envisagent de diriger « une force multinationale »

Les dirigeants des principaux pays européens et de l’Union européenne ont également proposé lundi de diriger une « force multinationale » en Ukraine et de soutenir de façon « durable » l’armée ukrainienne, limitée à 800 000 soldats en temps de paix, selon une déclaration diffusée par le gouvernement allemand.

Cette « force multinationale pour l’Ukraine » serait « constituée de contributions de nations volontaires, et soutenue par les États-Unis« .

Ce document a été signé par les dirigeants d’Allemagne, de France, du Royaume-Uni, du Danemark, des Pays-Bas, de la Finlande, de la Norvège, de l’Italie, de la Pologne, de la Suède et de l’UE, mais pas par les États-Unis.

Les responsables européens affirment néanmoins s’être entendus avec les États-Unis pour « collaborer afin de fournir des garanties de sécurité solides à l’Ukraine et des mesures de soutien pour la reprise économique dans le cadre d’un accord visant à mettre fin à la guerre« .

Ils mentionnent également « un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu dirigé par les États-Unis« .

La balle est dans le camp des Russes

Les pourparlers à Berlin offrent une « vraie chance pour un processus de paix« , a déclaré Friedrich Merz, considérant qu’un cessez-le-feu avant Noël dépendait « uniquement de la Russie« .

Toutefois, un différend de fond persiste concernant les concessions territoriales que la Russie exige de l’Ukraine.

« Il y a des questions complexes, notamment celles concernant les territoires (…). Pour être franc, nos positions diffèrent encore » avec les États-Unis, a déclaré Volodymyr Zelensky.

Le document publié par les Européens lundi soir omet de traiter cette question délicate, tout en insistant sur le fait que les « frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force« .

Moscou exige, comme condition préalable à l’arrêt des combats, que l’Ukraine cède des territoires sous son contrôle dans le bassin du Donbass (est), ce que la proposition américaine initiale soutenait. C’est une ligne rouge pour Kiev.

Dimanche, Volodymyr Zelensky a exprimé son souhait de convaincre les États-Unis de soutenir un cessez-le-feu basé sur un gel de la ligne de front et non sur le transfert de cette région.

Au-delà des enjeux territoriaux, le Donbass représente la partie la mieux défendue du front, avec ses villes-forteresses, des centaines de kilomètres de tranchées et de champs de mines. Les troupes russes y avancent, mais subissent des pertes très importantes depuis près de quatre ans.