« Le syndicat policier dénonce le silence sur les alertes de corruption. »
Le syndicat policier a réagi à un rapport interne sur la corruption au sein de la police judiciaire fédérale, en affirmant que « le véritable scandale n’est pas le signalement, mais le silence qui l’entoure ». Selon le document, près de la moitié des enquêteurs fédéraux ayant participé à ce sondage interne ont déclaré être préoccupés par les influences, les pressions et les mensonges visant à orienter une affaire dans une certaine direction.
Le syndicat policier a réagi à un rapport interne sur la corruption au sein de la police judiciaire fédérale, dénonçant que « le véritable scandale n’est pas le signalement, mais le silence qui l’entoure », selon les médias qui ont divulgué les résultats samedi.
D’après ce document, environ la moitié des enquêteurs fédéraux ayant participé à cette enquête interne se sont déclarés préoccupés par les influences, les pressions et les mensonges tenter d’orienter les affaires d’une certaine manière.
La police fédérale a quant à elle réagi en affirmant que le rapport présente des lacunes sur le plan méthodologique, tout en précisant que toutes les recommandations étaient déjà intégrées dans des plans d’action.
### Lanceur d’alerte ou « traître »? Étouffement ou l’État de droit ?
Parmi les conclusions, il est noté qu’un répondant sur trois a déjà été confronté à la corruption ou à l’ingérence. Alain Peeters, porte-parole de l’ACV Politie, a déclaré : « Ces chiffres ne prouvent pas que le milieu professionnel est corrompu, mais que nos collaborateurs sont vigilants. Le véritable problème est que leurs signalements finissent trop souvent dans un tiroir afin d’éviter toute ‘publicité négative' ».
Peeters souligne un constat amer : trois participants sur dix se disent insatisfaits du suivi des signalements. Il cite le témoignage d’un enquêteur affirmant qu’un homme politique lié à un club de football local a exercé des pressions.
« On l’envoie trop souvent balader », affirme-t-il. « Lorsqu’un inspecteur signale une fuite vers le milieu de la drogue ou des pressions politiques dans un dossier, comme dans l’exemple du club de football, on l’envoie trop souvent balader. Pire encore : les lanceurs d’alerte sont considérés comme des ‘traîtres’, tandis que les coupables restent en place », ajoute-t-il.
Ainsi, les policiers honnêtes se retrouvent dans l’ombre tant que la peur d’une atteinte à l’image de la police prévaut sur la volonté d’assainir les pratiques, selon l’analyse d’Alain Peeters.
L’ACV Politie appelle à des auditions parlementaires sur le rapport et réclame des mesures concrètes du ministre de l’Intérieur Bernard Quintin et des responsables de la police.
Le syndicat plaide pour la mise en place d’une réelle protection des lanceurs d’alerte et pour un contrôle externe. Il prône un changement de culture, en soulignant qu’une attention particulière doit être accordée, dès la formation des cadres, au traitement adéquat des signalements concernant les violations de l’intégrité. « Nous n’acceptons pas qu’un système défaillant ternisse l’image de milliers de policiers intègres et honnêtes. Il est grand temps d’agir : les responsables politiques doivent maintenant montrer s’ils choisissent l’étouffement ou l’État de droit », conclut Alain Peeters.

