France

Bretagne : Un célèbre spot de surf déclassé à cause de la rivière polluée

Le site de Penfoul, à Landunvez, atteint le niveau « insuffisant » selon l’Agence régionale de santé, suite au contrôle sanitaire mené sur la saison 2025. En 2025, les prélèvements de qualité de l’eau ont été « moyens » à cinq reprises et « mauvais » à trois reprises, avec un pic de 28.000 entérocoques par 100 millilitres enregistré le 3 septembre.


Le niveau est « insuffisant ». À Landunvez, dans le Finistère, tout le monde connaît le site de Penfoul. Cette plage se distingue des autres par ses larges bandes de sable et ses eaux calmes, appréciées par les familles. Un peu plus loin, des vagues régulièrement propres attirent les surfeurs et bodyboarders. Cependant, ces dernières années, l’endroit a suscité des préoccupations en raison de pollutions récurrentes de ses eaux.

Dans un communiqué diffusé le 10 décembre, l’association Surfrider Foundation exprimait ses inquiétudes quant à un éventuel « déclassement » de Penfoul par l’Agence régionale de santé (ARS). L’ARS a confirmé cette information : « Suite au contrôle sanitaire mené sur la saison 2025, le site de Penfoul atteint effectivement le niveau insuffisant », a indiqué l’administration à 20 Minutes.

Cette baisse de « la note » de « bon » à « insuffisant » est due à une dégradation de la qualité de l’eau observée en 2025. Cinq prélèvements ont été jugés « moyens » et trois « mauvais » cette année. Le pic a été enregistré le 3 septembre avec une concentration de 28 000 entérocoques par 100 millilitres, soit 75 fois plus que la valeur limite fixée à 370 entérocoques par 100 millilitres. Ce déclassement contraindra les autorités à « augmenter le nombre de prélèvements réalisés durant la période estivale », souligne Surfrider. Toutefois, la baignade sera maintenue « sous certaines conditions », tout comme les activités nautiques.

Le club de surf local est impacté par cette pollution. Son responsable a argué de la nécessité de « diviser les zones de ce spot atypique ». Selon Grégory Closier, gérant de la structure, « dans la zone de surf, on n’a jamais de problème ». Il poursuit : « On a des gens qui sont hyper flippés, qui imaginent qu’ils vont tomber malades s’ils mettent un pied dans l’eau. Il ne faut pas nier le problème, mais il faut être lucide sur les risques », demande le professeur de surf.

L’emplacement de cette plage, à l’embouchure d’une rivière, contribue à la dégradation de la qualité de l’eau en cas de pluie. Selon Eau et rivières de Bretagne, « lorsqu’il pleut, les bactéries présentes dans les sols sont emportées par ruissellement dans les cours d’eau jusqu’à la mer ». Pesticides, engrais et autres substances éventées des champs sont alors transportés vers l’océan, engendrant des problèmes de qualité de l’eau. De nombreuses associations réclament donc que les prélèvements aient lieu toute l’année et non qu’ils cessent en septembre.

Un site de baignade classé en qualité insuffisante pendant cinq années consécutives sera fermée, rappelle l’ARS. La baignade y sera alors formellement interdite. L’année précédente, la Bretagne comptait onze plages classées en qualité insuffisante et seize non classées en raison de pollutions récurrentes.