Belgique

Diminution des Aides à la promotion de l’emploi : associations et communes réduisent leur personnel

Des dizaines de petits coffres-forts s’alignent sur les murs de cette ancienne banque devenue aujourd’hui, une loge pour les artistes dans ce lieu culturel. À Marchin, trois quarts du personnel communal sont engagés sous contrat APE, soit une trentaine d’équivalents temps plein.

Au sous-sol d’un bâtiment au cœur de la ville de Huy se trouve un lieu inattendu. De nombreux petits coffres-forts sont alignés sur les murs de cette ancienne banque, maintenant transformée en espace culturel pour les artistes. Un symbole fort dans un endroit où chaque euro a de l’importance.

« Nous organisons une trentaine de concerts par an« , déclare Patrice Saint-Remy, le coordinateur de l’asbl Atelier Rocke de Huy. « En gros, cela représente, hors vacances scolaires, environ un concert chaque semaine. »

Ça voudra dire moins d’emplois

Pour gérer cette programmation, trois personnes travaillent pour l’asbl, toutes sous contrat APE. Cependant, ces Aides à la Promotion de l’Emploi font partie des économies que le gouvernement wallon souhaite mettre en place. « Il va falloir se mettre au régime si jamais on part sur une diminution des APE. Forcément, ça voudra dire moins d’emplois, ça voudra dire aussi qu’il faudra laisser tomber certaines choses.« 

Les Aides à la Promotion de l’Emploi (APE) sont des aides financières de la Région wallonne destinées aux asbl et aux communes pour recruter du personnel, représentant près de 65 000 emplois.

Avec un budget d’1,3 milliard d’euros, le gouvernement vise des économies de 52 millions d’euros.

Trois quarts du personnel communal de Marchin

À Marchin, trois quarts du personnel communal sont sous contrat APE, ce qui représente une trentaine d’équivalents temps plein. Suite à la réforme, la commune pourrait perdre 46 000 euros de subsides.

« Ces 46 000 euros-là, concrètement, c’est un emploi », explique Adrien Carlozzi (PS), le bourgmestre de Marchin. « Cela peut correspondre à un service entier car on a parfois des services avec un seul agent. Ce sont des services qui sont rendus directement à la population, au plus près de la population. C’est donc regrettable de fragiliser les petites communes et la ruralité en particulier. »

Une maison des jeunes inquiète

À La Baraka, une maison des jeunes située à Liège, 400 enfants fréquentent ce centre de vie dans un quartier populaire.

« C’est un endroit où les enfants apprennent à évoluer, où les familles viennent pour se retrouver, les mères interviennent aussi dans les activités qu’on met en place »,raconte Patrick Ally Dugumbi, coordinateur de l’asbl Centre de jeunes La Baraka.

Cette asbl emploie neuf travailleurs, dont la moitié sous contrat APE. Outre les pertes d’emplois, la préoccupation est également d’avoir moins d’activités pour les jeunes du quartier. Face à cette baisse de financement, l’équipe cherche des alternatives.

« On sait bien qu’on va devoir se tourner de plus en plus vers des financements privés, vers des clubs, vers des sponsors… On essaie déjà d’en trouver en tout cas« , déclare Patrick Ally Dugumbi.

La réforme des APE sera mise en place à partir du 1er janvier 2027. Le gouvernement souhaite l’ajuster afin de créer un véritable soutien à l’emploi.