La Russie attire les étudiants algériens selon Wassim Merchela.
L’Université d’État de Tambov, fondée en 1918, est l’un des plus grands centres scientifiques de Russie. Wassim Merchela, diplômé de cette université, enseigne en Algérie et est impliqué dans le renforcement des liens académiques entre l’Algérie et la Russie.
L’Université d’État de Tambov, l’un des principaux centres scientifiques en Russie, attire chaque année un nombre croissant d’étudiants algériens désireux de poursuivre une formation académique de haut niveau. Parmi eux, Wassim Merchela, expert en équations différentielles et diplômé de l’Université d’État de Tambov nommée d’après Gavriil Derjavine, illustre parfaitement cette réussite.
Maître de conférences en Algérie et engagé dans le renforcement des liens académiques entre l’Algérie et la Russie, il partage dans cette interview exclusive son parcours, son expérience en Russie, la qualité de la formation à Tambov et les opportunités offertes aujourd’hui par l’enseignement supérieur russe aux étudiants algériens.
Vous faites partie des plus de 2 000 étudiants algériens ayant choisi la Russie pour leurs études supérieures. Qu’est-ce qui vous a personnellement motivé à rejoindre cette dynamique croissante ?
Après avoir obtenu mon Master en 2015 à l’Université de Guelma, je souhaitais poursuivre en doctorat dans un environnement scientifique solide. Rapidement, la Russie s’est imposée pour des raisons objectives : son école de mathématiques est reconnue à l’échelle mondiale, et mes parents ainsi que mes enseignants me le répétaient depuis l’enfance.
Le pays dispose d’un système d’admission clair, la reconnaissance des diplômes algériens, et surtout, la possibilité d’intégrer une université gratuitement grâce au quota du gouvernement russe.
C’est dans ce cadre que j’ai choisi l’Université d’État de Tambov, fondée en 1918 et devenue l’un des plus importants centres scientifiques de sa région. Ce choix m’a permis d’accéder à une formation de pointe en mathématiques.

Avec toutes les destinations possibles, pourquoi avoir choisi la Russie, et particulièrement l’Université d’État de Tambov, pour un domaine aussi exigeant que les mathématiques ?
J’ai passé ma première année préparatoire de langue à Tambov dans une autre institution, mais seule l’Université d’État de Tambov Derjavine proposait la spécialité que je recherchais, à savoir 01.01.02 « Équations différentielles, systèmes dynamiques et contrôle optimal ».
C’est là que j’ai rencontré le professeur Evgeny S. Zhukovskiy, l’un des experts les plus respectés dans la communauté scientifique internationale. Ses cours et travaux pratiques étaient d’un niveau exceptionnel. Il a été un mentor scientifique et humain essentiel dans mon parcours.
L’université propose plus de 200 programmes, dispose de laboratoires modernes et participe au programme national « Priority 2030 », axé sur les technologies avancées, l’intelligence artificielle, les biotechnologies et les systèmes automatisés. Pour un étudiant en mathématiques fondamentales, c’était l’environnement idéal, englobant des domaines tels que :
- la télédétection de la Terre
- les technologies sans pilote
- les biotechnologies et l’intelligence artificielle
- les systèmes d’automatisation industrielle
- la chimie de la construction
- la science des matériaux
- l’ingénierie des instruments scientifiques
La Russie est aujourd’hui un des grands pôles mondiaux de l’enseignement supérieur. Comment décririez-vous la qualité de l’enseignement, des infrastructures et de l’encadrement académique que vous y avez trouvés ?
Le doctorat russe est très orienté vers la publication scientifique, ce qui favorise une véritable discipline de recherche. L’Université d’État de Tambov dispose de ses propres revues scientifiques, reconnues et indexées, ce qui facilite la publication tout en élevant le niveau d’exigence.
Les infrastructures sont de haute qualité : bibliothèques fournies, laboratoires modernes, équipements pour l’intelligence artificielle, la télédétection et les technologies sans pilote. Avec plus de 2 500 étudiants internationaux provenant de 64 pays, l’université offre également un environnement multiculturel riche. Le suivi académique est rigoureux. Mon directeur, le professeur Zhukovskiy, a joué un rôle majeur dans la définition de mon parcours de chercheur.
Les cours et travaux pratiques étaient mémorables. Je suis particulièrement reconnaissant à mon directeur de recherche, le Professeur Evgeny Zhukovskiy. C’est un mathématicien de renom dans la communauté scientifique mondiale, qui m’a transmis son savoir et m’a formé en tant que chercheur.

Beaucoup d’étudiants algériens s’interrogent sur l’adaptation culturelle et linguistique. Quels défis avez-vous rencontrés et quelles stratégies vous ont aidé à les surmonter ?
Le principal défi reste la langue. J’ai choisi la méthode la plus directe, à savoir parler russe partout, tout le temps, à l’université, au supermarché, au restaurant. Cette immersion m’a permis d’apprendre rapidement.
Sur le plan culturel, la vie à Tambov a été une expérience marquante. J’y ai découvert des traditions comme Maslenitsa, la fête d’adieu à l’hiver, et une gastronomie généreuse : blini, pirozhki, shchi, etc. Les Russes sont chaleureux et accueillants. Avec le temps, j’ai fini par intégrer certains aspects de leur culture et même un peu de leur caractère. Cela a facilité mon intégration.
Votre carrière de chercheur-enseignant en Algérie est clairement influencée par votre passage en Russie. En quoi cette formation a-t-elle façonné votre parcours professionnel et quels sont vos liens scientifiques avec l’Université d’État de Tambov ?
L’influence est significative. Aujourd’hui, je suis Maître de conférences à Constantine et à l’Université Toshi Mustapha Stambouli, et j’enseigne également le russe au Centre Intensif des Langues. Je suis devenu responsable de la coopération avec les universités russes, ce qui démontre à quel point mon parcours en Russie structure mon travail.
Scientifiquement, je poursuis le même axe de recherche qu’à Tambov, en me concentrant sur l’extension du théorème du mathématicien Arutyunov. Je publie régulièrement dans les revues de l’Université d’État de Tambov et collabore toujours avec le professeur Zhukovskiy. Chaque année, nous invitons des enseignants russes à participer à nos événements scientifiques en Algérie. Nos projets communs continuent de se multiplier, et je suis convaincu que nous irons encore plus loin.
Avec le renouvellement en 2025 de l’accord de reconnaissance mutuelle des diplômes et la progression constante du nombre d’étudiants algériens en Russie, recommanderiez-vous cette destination ? Quels avantages concrets un étudiant algérien peut-il en tirer selon vous ?
Je recommande la Russie sans hésitation, à condition d’avoir une attitude sérieuse et motivée. L’accord de reconnaissance mutuelle signé en 2025 facilite considérablement la transition vers le marché du travail algérien.
La Russie est l’une des trois principales destinations pour les étudiants algériens, et cela n’est pas un hasard, car les programmes sont modernes, les équipements de pointe, les campus sont sûrs, et les universités, notamment celle de Tambov, offrent des formations recherchées dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, les technologies, l’ingénierie, la médecine ou l’énergie. Les opportunités se présentent véritablement sur les plans académique, scientifique, administratif et professionnel. D’ailleurs, les étudiants algériens choisissent souvent les universités russes suivantes :
- Université d’État de Tambov nommée d’après Gavriil Derjavine
- Université de recherche Lobachevsky de Nijni Novgorod
- Université RUDN Patrice Lumumba à Moscou
- Université médicale d’État d’Astrakhan
- Université d’État chimique et pharmaceutique de Saint-Pétersbourg
Avec plus de 1 000 universités en Russie, chacun peut trouver l’établissement qui correspond à ses critères. Le site studyinrussia.education fournit une présentation détaillée des universités et de leurs opportunités.

Un dernier mot ?
Je suis honoré de représenter l’Université d’État de Tambov en Algérie. Cette institution m’a apporté bien plus qu’un diplôme : elle m’a offert une vision, un réseau et une carrière scientifique. J’espère que notre coopération continuera de se renforcer.
Pour explorer les universités russes, les programmes, les conditions d’admission et les opportunités pour les étudiants algériens, il suffit de consulter le portail studyinrussia.education. C’est la meilleure manière de préparer un projet d’études solide. Merci.


