Disney et OpenAI s’associent : Sora intégrera 200 personnages dès 2026
OpenAI et Disney ont annoncé jeudi avoir conclu un accord qui permettra l’utilisation des personnages du groupe américain sur Sora, la plateforme de vidéo créées par intelligence artificielle générative, un signal fort pour l’écosystème des contenus IA. L’accord, qui court sur trois ans, prévoit que les utilisateurs de Sora pourront créer des vidéos en puisant dans un catalogue de plus de 200 personnages des univers Disney, Marvel, Pixar et Star Wars à compter de début 2026.
OpenAI et Disney ont annoncé jeudi qu’ils avaient conclu un accord permettant l’utilisation des personnages du groupe américain sur Sora, une plateforme de vidéo générée par intelligence artificielle, marquant une étape significative pour l’écosystème des contenus IA. Cette collaboration s’inscrit dans un secteur encore très en conflit concernant les droits d’auteur.
L’accord, d’une durée de trois ans, permettra aux utilisateurs de Sora de créer des vidéos en s’inspirant d’un catalogue de plus de 200 personnages issus des univers Disney, Marvel, Pixar et Star Wars, selon un communiqué commun. Toutefois, seuls les personnages animés, masqués ou des créatures seront accessibles, excluant les acteurs à visage humain. Ces personnages seront disponibles sur la plateforme dès début 2026.
« Nous avons toujours considéré les avancées technologiques comme une opportunité, et non comme une menace », a déclaré Bob Iger, le patron de Disney, lors d’une intervention sur CNBC. « De toute façon, c’est inéluctable. Les humains n’ont jamais pu arrêter le progrès technologique et nous n’avons pas l’intention d’essayer. »
Sora, lancée fin septembre, se présente comme un réseau social ne permettant la publication que de vidéos générées par IA, grâce à une technologie développée par OpenAI. Dès son lancement, Sora a été alimentée par des contenus utilisant sans autorisation des marques, l’image de personnalités, ainsi que des univers graphiques de programmes existants, dessins animés, films ou séries. De nombreuses vidéos incluaient ainsi des personnages inspirés de ceux du studio Pixar, filiale de Disney, ainsi que de plusieurs dessins animés appartenant au géant du divertissement, tel que « Family Guy ».
Dans le cadre de ce partenariat, Disney prévoit d’investir un milliard de dollars pour acquérir une participation dans le capital d’OpenAI et recevant des produits financiers dérivés, lui permettant d’acheter, par la suite, davantage d’actions de la société créatrice de ChatGPT.
Cependant, cet accord suscite des inquiétudes à Hollywood. Dans une lettre adressée à ses membres, communiquée à l’AFP, le puissant syndicat américain des scénaristes, WGA, a dénoncé une opération « qui semble valider le pillage de notre travail ». Selon le WGA, en collaborant avec OpenAI, Disney « cède la valeur de ce que nous créons à une société technologique qui s’est construite sur notre dos ».
Le syndicat des acteurs, le SAG-AFTRA, a averti qu’il « suivrait de près cet accord et son application pour s’assurer de sa conformité avec (les) contrats » des comédiens ainsi que les textes protégeant la propriété intellectuelle.
Le directeur général d’OpenAI a assuré que la création de vidéos incluant des héros de Disney serait soumise à des « garde-fous » pour prévenir des abus. Le patron de Disney a précisé que Sora limitait à 30 secondes la durée d’une vidéo générée sur la plateforme : « Il ne s’agit donc pas de créer des courts-métrages ou des longs métrages », a-t-il assuré.
Simultanément à cette annonce, Disney a adressé un courrier d’injonction à Google (l’un des principaux rivaux d’OpenAI) lui demandant de ne plus utiliser, sans autorisation, ses contenus pour développer et faire fonctionner ses interfaces d’IA.
Au-delà de l’accès aux personnages Disney sur Sora, ce partenariat redéfinit particulièrement les ambitions économiques d’OpenAI et de Disney. Bob Iger a insinué jeudi que la mise à disposition de ces personnages donnerait lieu à une rémunération. Pour sa part, le directeur général d’OpenAI, Sam Altman, a rappelé qu’au-delà d’un nombre limité de vidéos, l’accès à Sora était payant et engendrait des revenus. « Les utilisateurs sont prêts à payer pour générer les vidéos qu’ils aiment », a-t-il déclaré, anticipant une évolution du modèle économique de l’application.
Le rapprochement entre les deux entreprises ne se limite pas à Sora, car Disney deviendra un « client majeur » d’OpenAI. L’entreprise donnera accès à ChatGPT à ses employés et utilisera les modèles d’IA d’OpenAI pour « créer de nouveaux produits, outils et expériences ». Cette collaboration est à surveiller de près pour évaluer si l’alliance entre Disney et OpenAI pourra réellement concilier innovation technologique et respect des créateurs, ou si elle ravivera encore davantage les tensions autour de l’IA dans l’industrie culturelle.

