France

Lio et d’autres stars se plaignent de leur retraite : pourquoi ?

Lio, 63 ans, a révélé que sa retraite s’élevait à « 980 euros », un montant qualifié de « dramatique » par l’artiste. En 2022, Anny Duperey déplorait recevoir 600 euros par mois du régime général, tout en bénéficiant d’une « petite retraite complémentaire ».


Consternation pour Lio, 63 ans. La chanteuse et actrice emblématique des années 1980 a révélé qu’après plus de quarante ans de carrière, sa retraite s’élevait à « 980 euros ». Un montant qualifié de « dramatique » par l’artiste sur le plateau de Mesdames, espérant qu’il y avait une erreur dans ses relevés.

La critique des faibles pensions de retraite est partagée par plusieurs célébrités françaises ces dernières années. Auprès de l’animateur Jordan De Luxe, l’actrice et écrivaine Anny Duperey déplorait, en 2022, les 600 euros par mois reçus du régime général, ajoutant cependant bénéficier d’une « petite retraite complémentaire ». Le chanteur Frédéric François regrettait, en 2023, ses « 660 euros », calculés à partir des « 4.000 euros tous les trois mois » versés par la Sacem, la société gérant les droits d’auteur. Quant à l’ex- « Monsieur Météo » et animateur de télévision Laurent Cabrol, il déclarait recevoir 1.200 euros mensuels de pension. Des sommes loin du montant moyen de la pension de retraite en France, qui s’élève à 1.666 euros bruts par mois en 2023, selon l’édition 2025 du Panorama annuel « Les retraités et les retraites » publié par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Ce montant est également éloigné de la retraite de « 6.000 euros » de Jean-Marie Bigard qui estimait dans « Face à Hanouna » que les impôts l’ont « pressé comme un citron ». « Quand tu payes tout comme un honnête citoyen que je suis, en fait il ne te reste rien. »

Un régime de base et des revenus complémentaires

En France, tous les artistes, même les plus célèbres, sont soumis aux régimes de retraite de droit commun, et le montant de leur pension dépend de leurs cotisations, et non de leur notoriété. Les faibles montants dévoilés par ces artistes de premier plan peuvent s’expliquer par une carrière hachée, des revenus déclarés faibles durant leur carrière, ou le fait qu’ils ont travaillé comme indépendants. Jimmy Schuman, représentant du Syndicat Français des Artistes-interprètes, expliquait en 2024 à Purepeople qu’un acteur est « souvent payé au cachet à la journée », parfois « plusieurs milliers d’euros » par jour de tournage, mais que « le plafond journalier que va prendre la Sécurité sociale va être à peine supérieur à 200 euros. C’est sur ce plafond que va se baser la retraite », qui, in fine, sera si basse.

Cependant, les célébrités mentionnées ci-dessus ont omis, pour la plupart, de préciser qu’elles bénéficient de retraites complémentaires, et, surtout, de revenus annexes. Ces sources de revenus complémentaires peuvent inclure des droits d’auteur, des royalties musicales, des rediffusions télé, des revenus du patrimoine ou de l’immobilier, ou encore des activités professionnelles, comme des spectacles, des conférences ou des collaborations. Autant de flux qui assurent une stabilité financière et un train de vie, plus que la retraite elle-même.

En prenant l’exemple d’Anny Duperey, sa retraite générale ne tient pas compte des cachets souvent élevés perçus pendant sa carrière, comme celui que l’actrice a reçu pour participer à « Mask Singer » en 2023. Une émission de TF1 pour laquelle les candidats étaient payés « entre 30.000 et 50.000 euros », en 2022, selon Benjamin Castaldi. Mais ce système hybride reste précaire, car ces professionnels du spectacle doivent continuer à travailler au-delà de l’âge légal. La célèbre actrice et comédienne ne vit cependant pas dans le dénuement. Comme l’ont rapporté plusieurs médias, dont La Montagne, Anny Duperey alterne son quotidien entre une maison avec jardin dans le centre de Paris et une autre dans la Creuse.