Belgique

Explosion des incapacités de travail pour raisons psychologiques chez les jeunes.

En 2024, 45% des jeunes employés entrant en incapacité de travail souffraient de troubles psychosociaux, contre 25% des jeunes ouvriers et indépendants. Les Mutualités Libres recommandent un plan interfédéral de promotion de la santé mentale et soulignent que ce phénomène dépasse la Belgique, s’observant aussi au niveau international.


Le burn-out connaît une progression plus marquée chez les hommes, tandis que les femmes souffrent davantage de dépression, de stress et d’anxiété.

Les jeunes salariés sont particulièrement touchés : en 2024, 45 % des jeunes employés en incapacité de travail se trouvent confrontés à des troubles psychosociaux, contre 25 % des jeunes ouvriers et travailleurs indépendants.

Cette situation s’accompagne d’un risque accru d’invalidité, une incapacité de travail sur sept (14 %) évoluant vers l’invalidité au-delà de 12 mois. Ce taux grimpe à 22 % pour les jeunes souffrant de dépression, de stress ou d’anxiété, et à 18 % pour ceux en situation de burn-out. Thomas Otte, Expert en Incapacité de travail aux Mutualités Libres, déclare : « Là où l’incapacité de travail concernait autrefois surtout les travailleurs plus âgés pour des motifs physiques, elle touche aujourd’hui massivement les jeunes pour des raisons psychologiques. »

Selon l’analyse, une série de facteurs contribue à cette vulnérabilité, incluant l’affaiblissement du soutien social, la précarité ou l’instabilité professionnelle, ainsi que les conséquences du télétravail sur les relations sociales. L’hyperconnectivité et la fatigue numérique jouent également un rôle. Par ailleurs, la peur d’un avenir incertain liée aux crises environnementales, géopolitiques et socio-économiques est un facteur aggravant.

Face à ce constat, les Mutualités Libres appellent à une mobilisation collective. Elles recommandent un plan national de promotion de la santé mentale, la mise en place de parcours de soins spécifiques pour le burn-out et la dépression, une formation renforcée pour les employeurs, ainsi que des initiatives pour faciliter l’intégration des jeunes sur le marché du travail (mentorat, retours réguliers, espaces de socialisation). Elles rappellent que ce phénomène dépasse les frontières belges et se manifeste également chez les pays voisins et à l’échelle internationale.