France

Biodiversité : Lynx et flamants roses s’améliorent en France, mais d’autres espèces menacées.

Le WWF a étudié 248 vertébrés et constate que seuls ceux bénéficiant d’une protection active montrent un rebond, représentant environ 8 % de l’échantillon. La France compterait aujourd’hui entre 150 et 200 lynx, tandis que le requin griset a perdu 99 % de ses effectifs en vingt-cinq ans en Méditerranée et dans le golfe de Gascogne.


Le WWF a publié un rapport intitulé « La biodiversité en France, entre déclins et espoirs », qui dresse un bilan nuancé de l’état de la faune française. Sur les 248 vertébrés examinés, seuls ceux bénéficiant d’une protection active connaissent un rebond. « Nos données témoignent de réussites significatives pour ce petit nombre d’espèces véritablement protégées – environ 8 % de notre échantillon », a déclaré sa directrice générale, Véronique Andrieux. L’ONG estime que ces populations ont augmenté en moyenne de 120 % depuis 1990, et jusqu’à un facteur six lorsque des Plans nationaux d’action sont mis en place.

Le lynx en est un exemple de cette dynamique fragile. Après avoir disparu, il a été réintroduit depuis la Suisse et la France compterait aujourd’hui entre 150 et 200 individus. Le WWF note que « l’introduction régulière de quelques individus pourrait améliorer la dynamique locale, mais ne suffirait pas seule à éviter le risque d’extinction ». Le flamant rose, quant à lui, suit une trajectoire plus positive : après avoir « presque disparu de Camargue », cette espèce prospère aujourd’hui grâce à la restauration des zones humides, si bien que « la Méditerranée française accueille plus de 70.000 flamants roses au printemps ».

En revanche, la majorité des espèces ne bénéficie pas de telles mesures et continue de décliner. Le requin griset, un « prédateur discret » essentiel à l’équilibre marin, a perdu 99 % de ses effectifs en vingt-cinq ans en Méditerranée et dans le golfe de Gascogne. Le moineau friquet fait également face à une chute de 91 % en deux décennies. Cet oiseau, qui « niche dans les cavités des vieux arbres ou des bâtiments agricoles », souffre directement de la disparition des haies, de la transformation des paysages agricoles et de l’usage accru d’herbicides et d’insecticides.

Le rapport souligne que, bien que la France soit l’un des pays les plus riches en biodiversité d’Europe, elle ne parvient à préserver efficacement qu’une fraction de ses espèces. Les succès observés chez le lynx et le flamant rose illustrent l’impact des politiques de conservation ciblées, mais l’ONG exhorte à élargir ces efforts afin d’enrayer l’effondrement général de la faune.