Belgique

Fraude à l’INAMI : un pharmacien amasse 250.000 euros

Un pharmacien a fraudé l’INAMI pour amasser 250.000 euros et a dû rembourser cette somme, en plus de payer une amende. Depuis le début de l’année, 44 fraudes ont été enregistrées pour près de 5 millions d’euros au total dans le secteur de la santé.


La fraude a permis à un pharmacien d’accumuler 250.000 euros. Repéré, il a dû rembourser cette somme et s’acquitter d’une lourde amende, selon le Laatste Nieuws. Comment a-t-il opéré ? Lors de votre visite chez le pharmacien avec votre prescription, celle-ci est scannée ou lue sur votre carte d’identité.

« Il faut qu’on vérifie si le patient a une mutuelle ou pas », indique Valérie Lacour, pharmacienne. « S’il en a une et que les médicaments prescrits sont remboursables par l’INAMI, on va chercher les boîtes et on va scanner un code-barres unique, qui est propre à chaque conditionnement, à chaque boîte. »

On se fiche du patient et du système de soins de santé.

Valérie Lacour, pharmacienne

Une fois scanné, ce code-barres unique (CBU) permet de tracer le médicament. Le pharmacien peut alors demander son remboursement à l’INAMI. Cependant, certains contournent les règles en demandant des remboursements sans jamais avoir vendu les médicaments. « Celui qui veut, il en trouvera toujours le moyen », réagit la pharmacienne. « Mais c’est de la triche, c’est de la fraude. On se fiche du patient et du système de soins de santé. »

Malgré tout, les fraudes existent. Une infirmière à domicile et élue Vlaams Belang a récemment été interpellée pour avoir fraudé l’INAMI pendant des années en facturant de fausses prestations. Dix-sept véhicules de luxe ont été saisis.

Plan antifraude

Elle n’est pas la seule. Une analyse du site de l’INAMI révèle que depuis le début de l’année, 44 fraudes ont été détectées, représentant près de 5 millions d’euros. Médecins, dentistes, infirmiers : tous les profils sont concernés.

Dans un communiqué, le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, déclare : « La fraude […] sociale ou fiscale, […] doit être combattue, car elle met en danger la solidarité et la sécurité sociale dans notre pays. » L’Association pharmaceutique belge (APB) condamne également ces actes : « Chaque affaire de fraude est une affaire de trop et doit être sanctionnée de manière appropriée. » Elle souligne cependant que la majorité des prestataires de soins agissent de bonne foi.

L’INAMI est en train de finaliser un plan antifraude. Celui-ci prévoit un renforcement des règles de facturation. Le ministre souhaite également modifier la loi pour suspendre les numéros INAMI des fraudeurs et renforcer les contrôles. Trente inspecteurs seront bientôt recrutés.