France

Shein : Suspension du site prévue le 19 décembre.

La demande de suspension pour trois mois de la plateforme Shein en France est mise en délibéré jusqu’au 19 décembre, a indiqué le tribunal judiciaire de Paris. Shein a retiré tous les produits issus des vendeurs tiers ainsi que ses propres produits hors habillement, dès la découverte fin octobre des poupées sexuelles d’apparence enfantine.


La décision concernant la suspension de trois mois de la plateforme Shein en France, demandée par l’État en raison de la vente de produits illicites, est mise en délibéré jusqu’au 19 décembre, selon une annonce du tribunal judiciaire de Paris.

Shein, par l’intermédiaire de ses avocats, a qualifié cette action de « hors sujet » et « irrecevable », précisant que la plateforme a déjà retiré tous les produits vendus par des tiers sur sa « marketplace » ainsi que ses propres articles non vestimentaires, suite à la découverte, fin octobre, des poupées sexuelles d’apparence enfantine.

Bien que le parquet considère que le blocage total du site soit disproportionné, l’avocat de l’État a proposé de maintenir la suspension de la « marketplace » de Shein jusqu’à ce qu’un certain nombre de mesures soient mises en place pour éviter la répétition de la vente d’articles problématiques.

L’État ne souhaite pas « interdire » à Shein de « faire du commerce », mais demande un « cadre contraignant pour s’assurer qu'[…] on ne trouvera plus des poupées sexuelles d’1,20 m avec des visages de fillette de 10 ans et des orifices sexuels […] ou des machettes à double lame », a plaidé Renaud Le Gunehec, l’avocat de l’État. Il a ajouté que la vente de « dizaines » de poupées (quatre selon Shein) sous forme de « gamines ultra-réalistes », parfois avec « un nounours », n’était « pas un accident » mais représentait « une offre massive ouvertement pédophile », selon ses déclarations lors de l’audience, initialement prévue le 26 novembre, mais reportée à la demande de l’État.

Le gouvernement fonde sa demande sur l’article 6-3 de la loi sur la confiance dans l’économie numérique, qui permet au tribunal judiciaire de prescrire les mesures nécessaires pour prévenir ou faire cesser un dommage causé par un contenu en ligne. Shein, fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, par l’intermédiaire de ses avocats Julia Bombardier et Kami Haeri, estime que ce fondement juridique n’est pas applicable.

Représentée en Europe par la société irlandaise ISSL (Infinite Styles Services Co. Limited), la marque de mode éphémère assure qu’elle renforce ses contrôles « en continu », a expliqué Julia Bombardier. En suspendant sa marketplace, Shein a pris une « mesure responsable […] pour faire le bilan » de manière « prophylactique » et, selon Kami Haeri, « le dommage a disparu ».