Industries maritimes : Zanzeri ne préside pas un conseil sur le développement du secteur
La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zanzeri, a présidé jeudi 4 décembre 2025, au palais du gouvernement à la Kasbah, un conseil ministériel restreint consacré au développement du secteur des industries maritimes. Selon la cheffe du gouvernement, la Tunisie dispose de tous les atouts pour réussir dans les industries maritimes, notamment sa position géographique stratégique au cœur de la Méditerranée et un littoral de 1 300 km.
La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zanzeri, a dirigé, le jeudi 4 décembre 2025, un conseil ministériel restreint au palais du gouvernement à la Kasbah, dédié au développement du secteur des industries maritimes.
Lors de l’ouverture de la réunion, elle a souligné l’importance stratégique de ce secteur, en insistant sur son rôle central dans le soutien à l’économie nationale et la création d’emplois, en accord avec la vision du président de la République, Kaïs Saïed. Elle a mis en lumière la position de la Tunisie dans les industries maritimes, mettant en avant la construction, la réparation et l’entretien de tous types de navires et de yachts, ainsi que le développement des services logistiques portuaires. Selon Zanzeri, la Tunisie détient tous les atouts pour réussir : sa position géographique stratégique au cœur de la Méditerranée, un littoral de 1 300 km incluant les îles, 92 % du commerce mondial effectué par voie maritime, 98 % des échanges commerciaux tunisiens réalisés par mer et 30 % du commerce mondial passant à proximité des côtes tunisiennes.
Elle a également rappelé le riche passé maritime de la Tunisie, qui a joué un rôle commercial et militaire essentiel depuis l’époque de Carthage (814 av. J.-C.), grâce à sa position stratégique au carrefour des routes maritimes méditerranéennes. De plus, elle a signalé les progrès réalisés par la Tunisie en matière de réglementation maritime, notamment avec l’adoption en 1976 du Code de l’organisation administrative de la navigation maritime, deux ans avant l’adoption de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer et six ans avant la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Sarra Zaafrani Zanzeri a annoncé que le diagnostic du secteur et les perspectives des industries maritimes seront intégrés dans la stratégie nationale globale en préparation. Des programmes concrets seront élaborés pour développer le secteur et renforcer sa présence sur les marchés régionaux et internationaux, en consolidant la position de la Tunisie parmi les principaux pays africains dans la construction de navires militaires et commerciaux, ainsi que dans leur entretien et réparation.
Elle a également rappelé la nécessité de revisiter la politique actuelle de développement des industries maritimes, dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale globale pour le secteur maritime. La stratégie nationale de l’État en matière d’industrie et d’innovation à l’horizon 2035 vise à instaurer « une industrie hautement compétitive et technologiquement avancée », capable de s’insérer dans le système mondial. Elle repose sur plusieurs axes, mettant l’accent sur des secteurs prometteurs comme la construction navale et les bateaux de loisirs, avec la création de chartes de partenariat pour renforcer leur compétitivité, incluant une charte pour le secteur des navires et bateaux de loisirs, attendue pour le premier semestre 2026, en collaboration avec des instituts de formation professionnelle, des universités et des centres de recherche.
Lors du conseil, le ministre des Transports, Rachid Amri, a présenté un exposé élaboré en coordination avec tous les ministères concernés, abordant les principaux axes de développement du secteur :
– Positionner la Tunisie parmi les pays africains de premier plan en industries maritimes, axé sur la construction de navires militaires et commerciaux, de yachts et de bateaux de pêche et de loisirs, ainsi que sur leur entretien et réparation.
– Améliorer les incitations et les avantages pour stimuler la croissance du secteur et son expansion sur les marchés internationaux.
– Réviser la politique actuelle de développement des industries maritimes.
– Développer le système de formation maritime et former les ressources humaines selon les normes de l’Organisation maritime internationale.
– Renforcer les capacités nationales en ingénierie maritime, maintenance et formation continue des marins et ingénieurs maritimes.
– Lier la formation à la recherche scientifique et développer les compétences en technologies maritimes, télédétection, énergie marine renouvelable et protection des écosystèmes côtiers.
– Promouvoir la contribution du système de formation maritime à l’économie bleue, au commerce maritime et aux industries portuaires.
– Renforcer la coopération internationale et établir des partenariats stratégiques pour attirer les investissements dans les industries maritimes et les services logistiques.
– Assurer la sécurité et la sûreté de la navigation, la recherche et le sauvetage, la surveillance des côtes, la gestion des risques maritimes et la lutte contre la pollution.
Le conseil a formulé plusieurs recommandations pour soutenir le développement du secteur et l’économie nationale :
– Présenter la stratégie nationale globale du domaine maritime au conseil ministériel début 2026.
– Lancer un programme national pour le développement des installations maritimes et la modernisation des bassins portuaires stratégiques.
– Moderniser les ports et les relier aux réseaux routiers et ferroviaires, et réformer les entreprises nationales du secteur maritime.
– Soutenir les initiatives privées dans le transport terrestre.
– Moderniser le cadre légal et réglementaire maritime, y compris la sécurité et l’environnement, pour simplifier les procédures.
– Développer le système de formation maritime en conformité avec les normes internationales et relier formation et recherche scientifique.
– Soutenir l’investissement national et étranger, renforcer la compétitivité et l’intégration industrielle et logistique.
– Établir des partenariats internationaux et des projets de coopération pour positionner la Tunisie en tant que hub régional des industries maritimes.
Pour conclure, Sarra Zaafrani Zanzeri a insisté sur le fait qu’en raison des profondes transformations géopolitiques et économiques mondiales, la Tunisie doit repositionner stratégiquement son secteur maritime, tirant parti de sa situation géographique centrale en Méditerranée. Elle a précisé que l’élaboration de la stratégie nationale globale pour le domaine maritime se poursuit avec des perspectives à court, moyen et long termes, en renforçant la coopération internationale et les partenariats stratégiques, en diversifiant les collaborations internationales et en s’ouvrant aux acteurs économiques pour attirer les investissements, développer les industries maritimes et les services logistiques associés, et transformer la Tunisie en plateforme régionale de formation maritime. Cela vise à soutenir l’économie nationale, renforcer la souveraineté maritime et créer de larges opportunités pour la jeunesse tunisienne, conformément à la vision du président Kaïs Saïed concernant la navigation commerciale, les ports et les industries maritimes.

