France

Enquête ouverte sur le survol de la base militaire par des drones.

Plusieurs drones ont survolé jeudi soir la base sous-marine de l’Île Longue, entraînant l’ouverture d’une enquête judiciaire vendredi. Aucun drone n’a été abattu ni de pilote identifié lors de ce survol, a annoncé vendredi le parquet de Rennes.

Un incident impliquant plusieurs drones a eu lieu au-dessus de la base hautement sécurisée qui abrite les sous-marins de la dissuasion nucléaire française, située dans la rade de Brest (Finistère). Cet événement a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire vendredi. Voici les faits marquants de cette affaire.

Que s’est-il passé ?

Jeudi soir, plusieurs drones ont été repérés survolant la base sous-marine de l’Île Longue, qui héberge les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la dissuasion nucléaire française, selon les informations fournies par la gendarmerie. Cinq drones ont été détectés techniquement vers 19h30 au-dessus de cet emplacement près de la rade de Brest.

Un dispositif de lutte anti-drones et de recherche a été déployé. Le bataillon de fusiliers marins, chargé de la protection de la base, a effectué plusieurs tirs anti-drones, d’après la même source.

C’est quoi la base de l’Île Longue ?

Considérée comme le sanctuaire de la dissuasion nucléaire française, la base de l’Île Longue est un site hautement protégé. Chaque jour, environ 2.000 personnes y accèdent, dont 1.500 civils responsables de l’entretien des quatre sous-marins, dont au moins un est constamment en mer pour maintenir la dissuasion nucléaire.

Les SNLE sont équipés de 16 missiles stratégiques M51 dotés de têtes nucléaires multiples. La sécurité de la base est assurée par 120 gendarmes maritimes en coordination avec les fusiliers marins.

Y a-t-il déjà eu des survols de l’Île ?

Les survols de drones dans cette zone interdite se produisent régulièrement. Par exemple, lors de la nuit du 17 au 18 novembre, un drone a été signalé au-dessus de la presqu’île de Crozon, comprenant l’Île Longue, mais sans survol d’installations militaires. Des incidents similaires avaient également eu lieu en 2015 et 2020.

Les drones ont-ils été abattus ?

Le parquet de Rennes, en charge des affaires militaires, a annoncé qu’aucun drone n’avait été abattu et qu’aucun pilote n’avait été identifié lors de ce survol, jeudi soir.

« Les fusiliers marins ont utilisé un tir de brouilleur et non une arme à feu », a précisé le procureur.

La préfecture maritime de l’Atlantique a également indiqué que « les infrastructures sensibles » n’avaient « pas été menacées » par ce survol de l’Île Longue.

Dis donc, ce serait pas la Russie tout ça ?

« Aucun lien avec une ingérence étrangère n’est donc établi » à ce stade, a déclaré le procureur Frédéric Teillet. L’enquête doit « confirmer ou non qu’il s’agit bien de drones » et déterminer « le type et le nombre d’engins », a précisé le magistrat.

« Il est trop tôt pour caractériser » l’origine de ces drones, a ajouté le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la préfecture maritime, soulignant que l’objectif de ces survols était « d’inquiéter la population ».

Les signalements de drones près des aéroports et d’autres sites sensibles, y compris des installations militaires, se sont multipliés ces derniers mois en Europe du Nord, certains responsables soupçonnant une implication de Moscou dans ces incidents.

La police irlandaise a annoncé vendredi qu’elle enquêtait sur la détection de drones sur le trajet de l’avion transportant le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors qu’il arrivait à Dublin lundi soir pour une visite officielle.