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Espagne : La fuite de laboratoire « pas exclue » pour la peste porcine

Depuis le 28 novembre, 13 cas de peste porcine africaine (PPA) ont été détectés dans une zone de Catalogne et les autorités cherchent à endiguer sa propagation. Le ministère espagnol de l’Agriculture a indiqué vendredi dans un communiqué « ouvrir une enquête complémentaire sur l’origine du virus ».


Une nouvelle épidémie animale est à craindre. Depuis le 28 novembre, 13 cas de peste porcine africaine (PPA) ont été détectés dans une région de Catalogne (nord-est), et les autorités tentent de stopper sa propagation, mobilisant notamment une centaine de soldats.

Bien qu’inoffensive pour les humains, la peste porcine africaine est une maladie virale hémorragique qui présente un taux de mortalité proche de 100 % pour les porcs et sangliers.

Le gouvernement espagnol a déclaré ce vendredi ne pas exclure l’éventualité d’une fuite accidentelle d’un laboratoire comme origine de ce foyer de PPA, la première détection sur le sol national depuis 1994.

Devant cette situation inédite en plus de 30 ans, le ministère espagnol de l’Agriculture a communiqué ce vendredi qu’il ouvrait une enquête complémentaire sur l’origine du virus.

Selon une source citant un rapport remis par un laboratoire de la région de Madrid ayant analysé le séquençage du virus trouvé en Catalogne, le groupe génétique de celui-ci ne correspond pas à celui qui circule actuellement dans la dizaine de pays européens touchés par la peste porcine africaine.

Il est, en revanche, très similaire à la souche virale connue sous le nom de « Géorgie 2007 », un virus de référence souvent utilisé dans les infections expérimentales en élevage intensif pour mener des études virologiques ou évaluer l’efficacité des vaccins en développement, précise le ministère.

Le rapport indique également que le virus ne proviendrait pas d’animaux ou de produits d’origine animale provenant de pays où l’infection est actuellement présente. De manière plus claire, le ministère ajoute que la découverte d’un virus similaire à celui ayant circulé en Géorgie n’exclut pas la possibilité qu’il provienne d’une installation de confinement biologique.

À quelques kilomètres du foyer de l’épidémie, se trouve un laboratoire (IRTA-CReSA) disposant d’unités de confinement biologique de niveaux 2 et 3 sur une échelle de 4. Une autre hypothèse que les experts avaient envisagée est que le virus ait pu arriver via une charcuterie contaminée transportée par la route, puis consommée par un sanglier.

Jeudi, Joaquim Segalès, un chercheur de ce laboratoire, a réfuté auprès de l’AFP l’hypothèse d’une fuite accidentelle, affirmant qu’il n’avait « aucun élément pouvant suggérer que le centre soit à l’origine de l’épidémie actuelle » de PPA, étudiée « depuis 18 ans » dans l’établissement. Òscar Ordeig, le responsable de l’Agriculture au sein du gouvernement catalan, a déclaré vendredi que les autorités régionales « ne confirment ni n’infirment » cette hypothèse, évoquant « des informations manquantes ».