Corruption foncière : lourdes peines de prison pour anciens responsables de Boumerdes
Le tribunal criminel de Boumerdès a prononcé une peine de 8 ans de prison ferme à l’encontre des principaux accusés dans un dossier de corruption immobilière. Selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024, l’Algérie a obtenu un score de 34 points sur 100, se classant à la 107e place sur 180 pays et territoires évalués.
Le tribunal criminel de Boumerdès a rendu son verdict tard dans la soirée de jeudi dernier dans l’un des dossiers de corruption immobilière les plus significatifs de la wilaya. Plusieurs hauts responsables, dont un ancien directeur de la conservation foncière, ont été condamnés à des peines de prison ferme pour leur rôle dans le détournement de terres domaniales.
La justice s’est montrée ferme pour clore ce procès marathon, qui a débuté mercredi et s’est terminé à une heure avancée jeudi. Le tribunal a infligé une peine de **8 ans de prison ferme** aux principaux accusés, y compris l’ancien Directeur de la conservation foncière et du cadastre, un notaire, ainsi que d’anciens conservateurs fonciers.
Le verdict s’est également étendu aux co-accusés, qui ont écopé de **5 ans de prison**. Au total, neuf individus, disposant de différents statuts au sein de l’administration publique, faisaient face à des poursuites dans cette affaire. Il est à noter qu’un seul prévenu, un expert foncier, a été acquitté.
### Détournement de terres de l’État et faux documents à Khemis El Khechna
Les enquêteurs ont découvert un vaste réseau de spoliation à travers les investigations des services de sécurité. L’enquête a mis au jour l’implication des accusés dans l’accaparement illégal de terrains appartenant à l’État, ainsi que dans la falsification de documents administratifs et fonciers dans la commune de Khemis El Khechna.
L’affaire a été révélée suite à une plainte officielle déposée par le Directeur Général des Domaines Nationaux (DGDN), provoquant ainsi l’ouverture d’une enquête approfondie. Ce dossier met en avant les mécanismes frauduleux utilisés par certains fonctionnaires pour détourner le foncier public à des fins personnelles.
### Lutte nationale contre la corruption : où en est l’Algérie ?
La rigueur de la justice algérienne dans des affaires de détournement, comme celle de Boumerdès, est en accord avec les indicateurs internationaux relatifs à la perception de la corruption.
Selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), publié annuellement par l’organisation non gouvernementale Transparency International, la situation en Algérie reste préoccupante. L’IPC mesure le niveau perçu de corruption dans le secteur public à l’aide de données d’experts et d’enquêtes menées auprès de dirigeants d’entreprises, sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (très propre).
Lors de sa dernière publication (IPC 2024), l’Algérie a obtenu un score de 34 points sur 100, se classant à la 107e place parmi les 180 pays et territoires évalués. Bien que ce score soit inférieur à la moyenne mondiale et illustre une perception persistante de la corruption, les autorités judiciaires et administratives affirment qu’elles ont désormais une volonté politique ferme et systématique pour promouvoir la transparence et lutter contre les crimes économiques, afin d’inverser durablement cette tendance.
Il est à noter que l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), publié par l’ONG Transparency International, est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer la corruption perçue dans le secteur public de 180 pays et territoires.

