Condamnation de Christophe Gleizes : le football ne se mobilise pas pour le journaliste.
L’anchorman a prononcé un message de soutien à Christophe Gleizes le 1er décembre lors de la diffusion en avant-première du documentaire « Têtes Plongeantes » au MK2 Bibliothèque. La FFF a « appelle de ses vœux une décision de libération dans les délais les plus brefs » après la confirmation en appel de la condamnation du journaliste à sept ans de prison en Algérie.
La scène est symbolique. En introduction de la projection en avant-première du documentaire « Têtes Plongeantes », le 1er décembre, le présentateur a délivré un message de soutien à Christophe Gleizes dans la salle du MK2 Bibliothèques. Dans le public, Samuel Umtiti et N’Golo Kanté, présents pour aborder la santé mentale des footballeurs, se sont contentés d’applaudir, manquant l’occasion d’adresser un mot de soutien au journaliste de So Foot, condamné à sept ans de prison par la cour de justice de Tizi Ouzou, en Algérie.
Cette mobilisation dans le monde du football en faveur de la libération de Christophe Gleizes, bien que présente, reste peu systématique depuis sa première condamnation en juin. Elle met en lumière de grands manquements, tels que le silence de l’UEFA ou des personnalités présentes lors de la cérémonie du Ballon d’Or. En France, seules la FFF, la LFP et quelques clubs, allant de Nice à Rennes, en passant par Auxerre, le Paris FC et Lens, ont rapidement exprimé leur soutien au journaliste. Les soutiens individuels (Rai, Halilhodzic, H.Renard, Claude Leroy), bien qu’importants, ont souvent été noyés dans le temps et les médias.
Dans un entretien avec 20 Minutes, la rédaction de So Foot a exprimé sa gratitude envers ses soutiens dans le football français, tout en déplorant le faible nombre de réponses positives à ses demandes depuis le début de l’incarcération de son journaliste. Ces sollicitations ont atteint des clubs de Ligue 1 et même Zinédine Zidane et Karim Benzema (par l’intermédiaire de proches), reconnaissant que la situation des joueurs et supporters franco-algériens compliquait le sujet.
« Un peu plus de soutien aurait été bienvenu. Nice, Rennes, le Paris FC [dans une liste de neuf clubs de L1] nous ont donné un peu d’espoir, et c’est dommage que certains clubs n’aient jamais donné suite. Nous savions que le soutien ne serait pas total, car c’est un milieu assez frileux aux nombreux intérêts, et il n’y a rien à gagner à soutenir Christophe. »
Cependant, le journaliste pourrait bénéficier d’une mobilisation massive du football français, comme l’a évoqué son frère, Maxime. « J’espère que le foot pourra sauver mon frère. J’en appelle à tous les clubs de France, d’Algérie, du monde, peu importe. Peut-être que le foot libérera mon frère. » Cette idée est également partagée par Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans frontières.
« L’expression du football a un poids. Quand on me demande quel pays pourrait jouer le rôle qu’a pu avoir l’Allemagne pour Boualem Sansal, pour Christophe Gleizes, je réponds la République du football. Si le football se prononce clairement pour Christophe Gleizes, si tous les événements sportifs auxquels participe l’Algérie sont confrontés à la question de Christophe Gleizes, si toutes les conférences internationales auxquelles elle participe abordent le sujet de Christophe Gleizes, je crois qu’on obtiendra des résultats. »
Le message semble avoir été entendu. Après la confirmation de l’appel de la condamnation du journaliste de 36 ans à sept ans de prison en Algérie, de nombreuses organisations lui ont publiquement affirmé leur soutien. Cela a notamment été le cas de la FFF, qui « appelle de ses vœux une décision de libération dans les délais les plus brefs », puis de La Ligue de football professionnelle. Celle-ci a lancé un appel à « l’ensemble de l’écosystème du football », auquel le PSG, jusqu’ici silencieux, a finalement répondu en diffusant un message de soutien sur ses réseaux sociaux jeudi après-midi. Une nouvelle réjouissante, bien que l’on puisse regretter que Christophe Gleizes ait dû attendre cinq mois derrière les barreaux avant de recevoir le soutien de son club de cœur.

