Cancer : Manger des choux pourrait rendre l’immunothérapie plus efficace ?
Une étude de l’Institut Curie et de l’Inserm, publiée ce mardi dans la revue Nature Communications, démontre que consommer des crucifères avant de suivre une immunothérapie permet d’en améliorer l’efficacité dans la lutte contre le cancer. Les résultats montrent que, dans un groupe de souris ayant reçu un régime riche en choux et autres crucifères, le traitement s’est révélé efficace chez 50 à 60 % des animaux, contre seulement 20 % dans un groupe qui en a été totalement privé.
On dit souvent aux enfants que manger des légumes favorise la croissance. Mais cela pourrait également avoir des effets bénéfiques sur la santé. C’est notamment le cas du chou, sous toutes ses formes. C’est la principale conclusion d’une étude réalisée par l’Institut Curie et l’Inserm, publiée ce mardi dans la revue Nature Communications et relayée par Franceinfo. Les chercheurs ont démontré que la consommation de crucifères avant de suivre une immunothérapie peut améliorer son efficacité dans la lutte contre le cancer.
Pour établir ce constat, les scientifiques ont effectué un test sur une cohorte de souris divisées en deux groupes. Le premier groupe a reçu un régime riche en choux, brocolis, navets, roquette et radis, tandis que le second groupe n’en a pas bénéficié. Tous les animaux ont ensuite été soumis à une immunothérapie. Les résultats sont frappants : dans le premier groupe, le traitement s’est avéré efficace chez 50 à 60 % des souris, contre seulement 20 % dans le second groupe.
Cette différence s’explique par la présence en grande quantité d’un composé dans cette famille de légumes : l’indole-3-carbinol. « Ces résultats nous montrent que, lorsqu’on enlève ce composé […], il y a une diminution drastique de l’efficacité de l’immunothérapie », explique Élodie Segura, chercheuse Inserm à l’Institut Curie et responsable de l’étude.
De plus, les chercheurs ont mis en évidence que l’absence de cette molécule dans l’alimentation provoque un dysfonctionnement des cellules immunitaires, en particulier des lymphocytes T cytotoxiques, et diminue l’efficacité du traitement. « C’est en fait une molécule qui fait le lien entre l’environnement et le système immunitaire », souligne Élodie Segura.
Cette découverte ouvre une perspective particulièrement prometteuse. En effet, l’immunothérapie demeure inefficace chez un quart des patients traités, notamment pour des mélanomes ou des cancers du poumon. « Nous savons aujourd’hui que la réponse aux anticancéreux peut être influencée par de nombreux facteurs environnementaux, comme la nutrition », conclut la chercheuse, qui recommande donc d’intégrer régulièrement des choux dans son alimentation.

