Belgique

À Bruxelles, Georges-Louis Bouchez évoque une dernière chance pour un gouvernement : « il n’y a plus de pilote dans l’avion »

Bruxelles est toujours sans gouvernement et les problèmes pour la région deviennent de plus en plus urgents : « Pas de gouvernement stable et actif, pas de budget et pas de ligne politique pour les prochaines années. » Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, émet sa proposition de la dernière chance pour remplacer certains ministres actuels du gouvernement en affaires courantes par d’autres, en y ajoutant des représentants des partis gagnants des élections de juin 2024.


J + 543. Record battu. Bruxelles demeure sans gouvernement et les problématiques pour la région deviennent de plus en plus pressantes : « Pas de gouvernement stable et actif, pas de budget et pas de ligne politique pour les prochaines années. » Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, en charge depuis fin octobre de former une coalition, présente sa proposition de dernière chance : remplacer certains ministres actuels du gouvernement en affaires courantes par d’autres, tout en y intégrant des représentants des partis ayant remporté les élections de juin 2024 : le MR et les Engagés.

« Je propose que l’on mette en place un gouvernement dès maintenant et que ce gouvernement, de manière resserrée, soit chargé de mettre en place un budget à proposer au parlement. » Cette suggestion avait déjà été abordée par d’autres partis lors des négociations mais avait été rejetée à l’époque par les libéraux. « C’est vrai que j’ai toujours refusé cette solution car ce n’est pas une bonne manière de former un gouvernement. » Cependant, aujourd’hui, selon le président du MR, la situation est devenue encore plus urgente.

Georges-Louis Bouchez affirme vouloir, à travers cette démarche, favoriser la solidarité entre les partis. « À partir du moment où vous êtes dans un gouvernement, il y a une solidarité naturelle parce que vous devez vous présenter ensemble au parlement… Vous forcez les gens à faire des efforts parce que, quand vous êtes dans un gouvernement, vous n’avez plus le choix que d’avancer ensemble plutôt que de compter sur la bonne volonté qui manifestement, était absente. »

Cette proposition présente « l’avantage » d’être moins exigeante en termes de majorité en contournant le processus de formation et les votes de majorités nécessaires. Néanmoins, il reste à déterminer qui pourrait remplacer les ministres en fonction actuellement. « Il faudra voir quels partis démocratiques ont envie de soutenir cette solution », indique le président du MR. « Je trouverais quand même très particulier qu’on exclut le premier parti qui a fait plus de 100.000 voix lors des dernières élections. »

Le jour où un nouveau record de durée sans gouvernement est atteint, le président centriste, Yvan Verougstraete, a suggéré qu’une majorité puisse se former au sein du MR. « Même pour les Engagés, je ne vois pas comment vous pouvez être le partenaire du MR (au fédéral et à la région wallonne, ndlr) et, de l’autre côté, être le partenaire du principal opposant (le PS, ndlr) aux lignes politiques que nous mettons en place en Wallonie et au fédéral. »

« La chose la plus importante en politique, c’est la cohérence », ajoute-t-il. « Les gens peuvent ne pas être d’accord avec vous mais si vous êtes cohérents, ils vous reconnaîtront une certaine forme de sincérité politique et auront un certain respect. »

Cette solution pourrait répondre à une « exigence immédiate », estime Georges-Louis Bouchez, « devant les agences de notation et les marchés financiers, dire que nous avons stabilisé la situation politique ». Sa proposition de dernière chance sera examinée pour voir comment elle sera accueillie par les potentiels partenaires de coalition.