France

Cinq ans après l’interdiction, la vaisselle plastique jetable vendue « en toute impunité »

Depuis le 1er janvier 2020, la réglementation interdit de mettre sur le marché de la vaisselle en plastique jetable. France Nature Environnement et Surfrider Foudation Europe ont mis en demeure les plateformes Amazon et Temu ainsi que les enseignes Metro, La Foir’Fouille et la Boutique du jetable pour la vente de produits plastiques considérés comme illégaux.


Il suffit de se promener au bord de la mer pour constater l’ampleur du problème. Sur les plages, des gobelets, couverts et pailles en plastique sont omniprésents. Les bénévoles de Surfrider peuvent en attester : lors de chaque opération de nettoyage, ces déchets plastiques jetables se retrouvent parmi les plus fréquents. Depuis le 1er janvier 2020, la loi antigaspillage pour une économie circulaire interdit pourtant la commercialisation de vaisselle en plastique jetable.

Cependant, en dépit de ces bonnes intentions, certaines entreprises continuent de vendre ces produits illégaux, disponibles en quelques clics sur Internet ou dans les rayons. Fin 2024, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a mené une enquête révélant qu’une entreprise sur cinq était en infraction.

### Des produits retirés après le coup de pression

Depuis lors, « l’impunité perdure », déplore France Nature Environnement. En collaboration avec Surfrider Foundation Europe, l’association a mis en demeure les plateformes Amazon et Temu ainsi que les enseignes Metro, La Foir’Fouille et la Boutique du jetable, qui continuent de proposer « ces articles toxiques pour la santé et l’environnement. » « Ces marques vendent ces produits jetables en plastique en toute impunité et induisent les consommateurs en erreur sur leur légalité, fait remarquer Anne Roques, juriste pour France Nature Environnement. Nous leur demandons de retirer ces produits polluants de la vente sous trois mois. »

Cette pression semble avoir des effets. Dès cette mise en demeure, Metro a retiré les produits concernés de son site et a annoncé des contrôles renforcés. Contacté par l’AFP, Amazon a également déclaré que les articles ciblés avaient été retirés. Pour sa part, la plateforme chinoise Temu a affirmé qu’elle « n’autorise pas les vendeurs tiers à proposer des produits qui ne respectent pas les lois et réglementations en vigueur » et qu’elle « retire tout article non conforme dès qu’il est identifié. »

### Une action en justice si les lignes ne bougent pas

La Foir’Fouille, également incriminée, a déclaré avoir « immédiatement procédé aux vérifications nécessaires » et assure que les articles signalés par les deux associations « sont réutilisables et ne sont pas des produits en plastique à usage unique interdits. »

Après le retrait des articles illégaux, France Nature Environnement et Surfrider ont salué « une réaction positive mais insuffisante si elle n’est pas appliquée à l’ensemble des produits interdits. » Elles concluent qu’elles « agiront en justice » si ces enseignes ne renforcent pas les contrôles « d’ici trois mois. »