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Guerre en Ukraine : le Kremlin assure que ses « succès » militaires affectent les négociations russo-américaines.

Le Kremlin a estimé mercredi que les récents « succès » de l’armée russe sur le front en Ukraine avaient « influencé » les pourparlers russo-américains de mardi, qui n’ont débouché sur aucune percée. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance atlantique se réunissaient mercredi à Bruxelles, et plusieurs pays, dont la Norvège, la Pologne et l’Allemagne, ont annoncé qu’ils allaient acquérir pour environ un milliard d’euros d’armes américaines au profit de l’Ukraine.


Le Kremlin a déclaré mercredi que les récents « succès » de l’armée russe sur le front ukrainien, où elle progresse continuellement, avaient « influencé » les discussions russo-américaines de mardi, qui n’ont cependant abouti à aucune avancée.

Moscou et Kiev ont annoncé mercredi être prêts à continuer les pourparlers sur le conflit en Ukraine, après la réunion en Russie entre le président russe Vladimir Poutine et l’émissaire américain Steve Witkoff. Les pays européens ont, pour leur part, estimé que le dirigeant russe ne montrait pas d’intention de paix.

Ces dernières semaines, Washington tente de faire adopter un plan de paix par les deux parties. Toutefois, la recherche d’un compromis se révèle complexe, alors même que l’armée russe poursuit son avancée, même si elle subit des pertes importantes.

Lundi, elle a revendiqué avoir pris la ville de Pokrovsk, un carrefour stratégique pour Kiev. Les observateurs militaires du projet DeepState, proches des forces ukrainiennes, confirment qu’une grande partie de la ville est contrôlée par l’armée russe, mais pas l’intégralité.

Le 7e corps d’assaut aéroporté ukrainien, en défense dans cette région, a affirmé mercredi que les forces russes étaient « empêtrées » dans des combats urbains et diffusaient de « la désinformation » sur « la prétendue prise de Pokrovsk. »

Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a néanmoins assuré mercredi que « les succès des dernières semaines » de l’armée russe avaient « influencé le déroulement » des négociations avec Washington.

Selon lui, ils ont « contribué à rendre plus adéquates les évaluations des moyens de règlement pacifique » du conflit déclenché par l’attaque lancée en 2022 par le Kremlin.

Ouchakov a également indiqué que « la question clef » de la participation de Kiev à l’Otan, à laquelle Moscou s’oppose fermement, avait été abordée lors des discussions.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance atlantique se sont réunis mercredi à Bruxelles, et plusieurs pays, dont la Norvège, la Pologne et l’Allemagne, ont annoncé qu’ils allaient acquérir pour environ un milliard d’euros d’armements américains au profit de l’Ukraine.

« Les pourparlers de paix sont en cours, c’est une bonne chose », a déclaré le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, mais l’Alliance doit en parallèle veiller à ce que « l’Ukraine soit dans la position la plus forte possible pour continuer le combat. »

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a de son côté appelé à maintenir la pression sur Moscou.

La communauté internationale « sent qu’il y a une chance de mettre fin à la guerre, mais les négociations doivent s’accompagner de pression sur la Russie », a-t-il affirmé dans un message vidéo mercredi soir.

Le négociateur ukrainien, Roustem Oumerov, présent mercredi à Bruxelles, doit prochainement préparer « les préparatifs » d’une réunion aux États-Unis avec des émissaires de Donald Trump, selon Kiev.

Cette intense activité diplomatique n’a pas encore permis d’aboutir à un accord, surtout en ce qui concerne la question délicate des territoires : Moscou souhaite notamment que Kiev cède entièrement la région de Donetsk, qui demeure l’épicentre des combats.

L’émissaire américain Steve Witkoff, accompagné de Jared Kushner, gendre du président américain Donald Trump, a discuté mardi pendant près de cinq heures au Kremlin avec Vladimir Poutine à propos du plan présenté par Washington il y a deux semaines et qui a été retravaillé au cours des consultations avec les Ukrainiens.

Concernant les territoires contrôlés par la Russie en Ukraine, qui représentent environ 19 % du pays, « aucune solution de compromis n’a encore été choisie », même si « certaines propositions américaines peuvent être discutées », a déclaré mardi soir Iouri Ouchakov.

« Nous avons pu nous mettre d’accord sur certains points […], d’autres ont suscité des critiques », a-t-il ajouté, tout en saluant une discussion « constructive. »

Pour sa part, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a affirmé mercredi que Moscou était prêt à rencontrer « autant que nécessaire » des responsables américains pour trouver une issue à la guerre.

Quelques heures avant sa rencontre avec les Américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de vouloir « empêcher » les efforts de Washington pour arrêter le conflit.

« Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, mais si l’Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant », avait-il déclaré.

« Voilà encore des inepties du Kremlin, venant d’un président qui ne prend pas la paix au sérieux », a réagi mercredi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer, tandis que la diplomatie allemande a considéré que la Russie n’était pas « en mode négociation » pour trouver une solution diplomatique au conflit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a quant à elle présenté mercredi à Bruxelles le plan de l’UE pour financer l’Ukraine durant deux ans et la « mettre en position de force » dans ses négociations avec Moscou.