France

Le ministre de l’Intérieur porte plainte contre « Fachorama »

Le jeu « Fachorama » comprend 32 cartes représentant des politiques, des essayistes, des militantes anti-IVG et des policiers. Selon Yohan Maras du syndicat Alliance Police nationale, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a déposé plainte car ce jeu est « injurieux envers la fonction même de policier ».


Un jeu de sept familles qui suscite l’indignation des policiers. Intitulé « Fachorama », ce jeu, conçu par la plateforme antifasciste l’ayant créé, se présente comme un « outil pédagogique visant à montrer de façon ludique que l’extrême droite a bien des visages ». Dans les 32 cartes qui le composent, figurent des personnalités politiques, des essayistes, des militantes anti-IVG, ainsi que des policiers. Yohan Maras, représentant du syndicat Alliance Police nationale, exprime son mécontentement : « Il y a une carte de « flic raciste de la Bac » avec des propos déplacés. »

D’après nos informations, qui corroborent celles d’Europe 1, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a déposé plainte. « Ce jeu est injurieux envers la fonction même de policier. C’est jeter l’opprobre sur toute une profession », déclare le délégué syndical d’Alliance. Le syndicat a également tweeté pour demander à « tous les distributeurs de retirer ce jeu de leurs catalogues virtuels et magasins ».

Pour Yohan Maras, ce jeu favorise « la haine antiflic ambiante » et « salit l’institution ». Un autre syndicaliste policier, s’exprimant sous couvert d’anonymat, estime que la maison d’édition Libertalia a délibérément créé cette controverse pour en faire de la publicité et augmenter ses ventes. « Ils savent que ça va nous faire réagir. Ce n’est pas la première fois qu’ils agissent ainsi. Ils savent que le dépôt de plainte va leur assurer une médiatisation et stimuler les ventes. Ils trouveront un public, même si celui-ci n’est pas très important », ajoute cette source.

Linda Kebbab, la secrétaire nationale du syndicat Un1té, qualifie ce jeu de « stigmatisant, amalgamant, insultant ». Elle estime qu’il jette l’opprobre sur toute une profession et alimente les violences contre les forces de l’ordre. « C’est une insulte envers tous les policiers qui, chaque jour, avec beaucoup de neutralité et d’objectivité, effectuent leur travail en respectant les lois de la République. Ils interviennent pour aider tout le monde, quelle que soit leur origine ethnique ou religieuse, ou leur orientation sexuelle », conclut-elle. Elle déclare également que « les auteurs de ce jeu mettent une cible dans le dos des policiers ».

En 2022, cette maison d’édition avait déjà été au cœur d’une polémique avec la sortie du jeu Antifa, qui proposait aux joueurs de diriger un groupe antifasciste fictif.