Raymonde Yerna du Forem : Un CDD, c’est le pied à l’étrier
Aujourd’hui, il y a 264.000 chercheurs d’emploi indemnisés et le Forem propose 46.000 offres d’emploi, dont 30% concernent des métiers en pénurie. En septembre, 35% des 16.095 demandeurs d’emploi qui allaient perdre leurs allocations ont décroché un contrat de travail, majoritairement des contrats à durée déterminée.
Il y a actuellement 264 000 chercheurs d’emploi bénéficiant d’allocations. Le Forem propose 46 000 offres d’emploi, dont 30 % concernent des métiers en pénurie, ce qui signifie que 70 % des offres ne touchent pas ces métiers où les employeurs ont du mal à trouver des candidats.
Il y a moyen de trouver de l’emploi, il y a de l’emploi dans tous les secteurs.
La directrice du Forem déclare : « Il y a moyen de trouver de l’emploi. Les premiers secteurs qui recrutent sont la construction, le transport, la logistique, la santé, l’horeca et l’industrie. Nos offres de formation visent essentiellement ces secteurs où il y a de nombreuses opportunités d’emploi. »
Conseils aux chômeurs
En septembre, 35 % des 16 095 demandeurs d’emploi risquant de perdre leurs allocations ont trouvé un contrat de travail. La directrice du Forem reconnait que « ce sont beaucoup de contrats à durée déterminée » et ajoute : « Ce que j’ai envie de dire aux chercheurs d’emploi, c’est que même ces contrats à durée déterminée, c’est le pied à l’étrier, c’est une manière de combler des trous dans un CV. Nous espérons, c’est le cas pour l’intérim, qu’une grande partie d’entre eux aboutira à des contrats à durée indéterminée. »
Il faut réenchanter nos chercheurs d’emploi et leur dire que notre priorité à nous, c’est de les aider à décrocher un emploi de qualité.
Elle précise également : « J’ai envie de dire aux chercheurs d’emploi : la meilleure solution pour vous en sortir, c’est de vous mobiliser tout de suite. Et nous sommes là pour vous aider. Il faut réenchanter nos chercheurs d’emploi et leur dire que nous sommes là pour les outiller, les aider, les soutenir dans leur recherche d’emploi. Notre priorité à nous, c’est de les aider à décrocher un emploi de qualité, ou à défaut, de pouvoir entrer dans une formation qui va les amener à l’emploi. »
Raymonde Yerna signale également qu’un nombre croissant d’entreprises cherchent des candidats sur leur site. Elle indique : « Nous allons publier votre profil quand vous avez un positionnement métier, lorsque vous disposez de toutes les compétences ou presque toutes les compétences nécessaires pour décrocher un emploi. 89 000 entreprises actives aujourd’hui dans le portefeuille du Forem ont la possibilité de voir votre profil quand elles cherchent un candidat. »
Hausse des demandeurs d’emploi en 2025
Comment expliquer la hausse des demandeurs d’emploi en Wallonie malgré les efforts du Forem et les mesures mises en place ? Raymonde Yerna rappelle que « ce n’est pas le Forem qui crée l’emploi, ce sont les entreprises« . Elle admet que la situation économique est préoccupante : « Le nombre de faillites augmente en Wallonie. Nous n’avons jamais eu autant de cellules de reconversion. 5 000 travailleurs victimes de licenciements collectifs. »
Le Forem, opérateur incontournable ?
Le Forem propose 46 000 offres d’emploi, dont 27 000 proviennent d’entreprises basées en Wallonie. Raymonde Yerna remarque que « le Forem capte une offre d’emploi sur deux. Les entreprises publient d’abord leurs offres sur leur site, sur les réseaux sociaux, puis utilisent le Forem avant d’autres canaux comme l’intérim. »
Cette position est due à la « crainte des entreprises de recevoir trop de candidatures ou parce qu’elles pensent que cela ne vaut pas la peine, qu’elles ne recevront pas de candidatures adéquates. Donc, elles cherchent parfois elles-mêmes sur le site du Forem. »
Elle reconnait que « de plus en plus d’entreprises font confiance au Forem. En collaboration avec l’UCM et ‘AKT for Wallonia’ (fédération des entreprises wallonnes, NDLR) ainsi que les fédérations sectorielles, nous réalisons une enquête auprès des entreprises pour identifier leurs prévisions de recrutement pour l’année à venir. Notre objectif est d’obtenir davantage d’offres d’emploi et de rassurer les entreprises sur le fait qu’elles peuvent recruter en faisant confiance au Forem. »
Cette enquête sera finalisée dans deux à trois jours et permettra d’identifier où se trouvent les offres d’emploi et quelles sont les difficultés de recrutement des entreprises. « Une entreprise sur trois recrute aujourd’hui, donc nous ferons des extrapolations.«

