Latifa Mouftakir : Les Archives du Maroc numérisent leur fonds papier
La directrice des Archives du Maroc, Latifa Mouftakir, a souligné que l’année en cours a marqué le lancement effectif du projet de traitement et de numérisation des archives papier conservées par l’institution. Elle a précisé que « la numérisation constitue la priorité absolue de l’institution, l’objectif étant de traiter l’ensemble des archives papier qu’elle conserve, les protéger de la détérioration et les rendre accessibles aux chercheurs et au public dans des conditions optimales ».
La directrice des Archives du Maroc, Latifa Mouftakir, a annoncé que 2023 marque le début effectif d’un projet de traitement et de numérisation des archives papier de l’institution, accompagné d’une mise à jour de son système de sécurité informatique, de la modernisation de son identité visuelle et de la création d’une nouvelle plateforme numérique.
Dans un entretien avec la MAP, Mme Mouftakir a indiqué que l’institution met un point d’honneur à s’intégrer pleinement dans l’écosystème numérique, en mobilisant les ressources humaines et logistiques requises, en modernisant les espaces de travail et en améliorant les outils opérationnels.
« Celles-ci constituent une condition essentielle pour offrir un cadre optimal, complémentaire à la stratégie de l’institution visant à collecter les archives nationales, tant au Maroc qu’à l’étranger », a-t-elle insisté.
Elle a souligné que la célébration de la Journée nationale des archives cette année coïncide avec l’adoption d’une nouvelle stratégie destinée à développer les infrastructures de l’institution et à moderniser ses mécanismes de fonctionnement, estimant que cette initiative renforcera le rôle des Archives du Maroc en tant qu’acteur stratégique dans la préservation de la mémoire nationale, tout en contribuant aux efforts institutionnels pour la modernisation et le développement global. Parmi les projets numériques en cours, Mme Mouftakir a précisé que « la numérisation est la priorité absolue de l’institution, visant à traiter l’ensemble des archives papier qu’elle conserve, à les protéger de la détérioration et à les rendre accessibles aux chercheurs et au public dans des conditions optimales », notant qu’une programmation spécifique a été élaborée pour les fonds documentaires fragiles, qui nécessitent une attention particulière.
Une plateforme numérique unifiée, conforme aux normes internationales, est en cours de développement pour garantir la sécurité des données et la protection des informations personnelles, a-t-elle ajouté, indiquant que ce système devrait faciliter l’accès des chercheurs et des spécialistes du domaine archivistique.
Concernant la collecte des archives privées, elle a déclaré que « la nouvelle vision de l’institution repose sur le renforcement de la confiance des particuliers pour le dépôt de leurs archives, à travers la révision de la loi relative aux archives et la mise en place de garanties protégeant la propriété intellectuelle ainsi que les droits matériels et moraux ». Elle a souligné que des contrats officiels seraient proposés aux déposants pour encadrer, en toute transparence, les opérations de dépôt, en assurant un traitement rigoureux et une conservation optimale, tant en version papier qu’en version numérique.
Mme Mouftakir a insisté sur la nécessité de « valoriser ces archives en organisant des activités scientifiques, culturelles et pédagogiques à la hauteur de leur valeur, compte tenu de leur rôle dans l’enrichissement du patrimoine national et le renforcement de la mémoire collective ». Elle a rappelé que l’institution continue de renforcer ses partenariats avec des organismes nationaux et internationaux spécialisés dans le patrimoine documentaire, afin de favoriser l’échange d’expertises et d’améliorer la coordination en matière de conservation, de documentation et de numérisation.
Sur le plan organisationnel et législatif, Mme Mouftakir a précisé que l’institution travaille actuellement à réviser la loi relative aux archives et ses textes organiques, dans le but de les actualiser pour répondre aux exigences d’une bonne gouvernance au sein des administrations publiques et des institutions territoriales. Elle a noté que le renforcement des mécanismes de contrôle et de suivi pour garantir le respect des dispositions légales inclut également la gestion des archives électroniques, depuis leur production jusqu’à leur conservation et leur sécurisation, dans un souci de pérennité, en soulignant l’importance de renforcer le rôle des archives régionales et de fournir aux acteurs territoriaux les moyens juridiques, humains et logistiques nécessaires.
Quant à l’ancrage de la culture archivistique au sein du service public, Mme Mouftakir a indiqué que l’institution « adopte une approche globale basée sur l’encadrement juridique, la formation professionnelle et l’accompagnement technique », à travers l’organisation de sessions de formation destinées aux cadres administratifs, l’élaboration de guides de référence et le soutien à la mise en place de leurs systèmes internes de gestion documentaire.
Cette démarche inclut également un accompagnement dans l’élaboration de tableaux de tri concernant les opérations de classification, d’inventaire, de sélection et de destruction, conformément aux normes professionnelles en vigueur, a noté la directrice des Archives du Maroc.
En conclusion, elle a affirmé que la sensibilisation à l’importance des archives au sein des institutions publiques est un pilier essentiel de l’efficacité administrative et de la bonne gouvernance de leurs systèmes de gestion.
Il est à souligner que les archives ont une importance stratégique majeure en tant que levier clé pour comprendre les transformations profondes que connaissent les sociétés dans divers domaines, fournissant aux chercheurs et aux décideurs des outils pour suivre l’évolution institutionnelle et analyser les dynamiques des politiques publiques.
**Par Chahid Andichi (MAP)**

