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Guerre en Ukraine : le destin de Zelensky se joue à Moscou

Volodymyr Zelensky a fait sa 10e visite à Paris le lundi 1er décembre, où il a eu plusieurs discussions avec ses alliés européens. Selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), l’armée russe occupait 19,3 % du territoire ukrainien à la fin du mois de novembre.

Vous avez manqué les derniers développements concernant la guerre en Ukraine ? 20 Minutes vous résume l’essentiel tous les soirs. Voici les points clés du lundi 1er décembre, au 1.376e jour du conflit.

Le fait du jour

Paris et la Floride étaient au cœur des négociations de paix ce lundi. Volodymyr Zelensky a effectué sa dixième visite dans la capitale française, où il a passé de nombreux appels depuis l’Elysée, durant lesquels ses alliés européens ont réaffirmé qu’une « pax americana », uniquement négociée entre Washington et Moscou, était impensable. Emmanuel Macron a assuré qu’il n’y avait « pas aujourd’hui à proprement parler un plan qui soit finalisé ». Il a ajouté que « nous sommes encore à une phase préalable », et que le plan proposé par Washington « ne peut être finalisé qu’avec les Européens autour de la table ». À distance, le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé son rejet d’une « paix dictée » à l’Ukraine. Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a également déclaré : « Je crains que toute la pression soit exercée sur le côté le plus faible, car la reddition de l’Ukraine, c’est la manière la plus facile de mettre fin à cette guerre », lors d’une réunion à Bruxelles des ministres de la Défense de l’UE.

Tout en exprimant leur gratitude envers les États-Unis de Trump pour leur médiation, qui négociaient parallèlement en Floride avec les Ukrainiens, les Européens ont rappelé leurs lignes rouges, à l’aube d’une rencontre qui pourrait être cruciale à Moscou entre Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump, et Vladimir Poutine.

Le président ukrainien s’attend désormais à « une discussion avec le président des États-Unis sur des questions clés », mais celle-ci interviendra après celle avec le maître du Kremlin.

La déclaration du jour

« Nous constatons une augmentation des frappes de missiles et de drones. C’est une forte pression, non seulement psychologique mais aussi physique sur notre population, simplement pour briser les Ukrainiens. »

Volodymyr Zelensky souligne que l’intensification des négociations diplomatiques ne s’accompagne pas d’une trêve sur le terrain. Au contraire, Moscou démontre sa volonté de frapper fort. Ce mardi matin, une attaque par missile russe a touché Dnipro, une grande ville du centre-est de l’Ukraine, faisant au moins quatre morts et 22 blessés.

Le chiffre du jour

701 km2. C’est la superficie conquise par les Russes en territoire ukrainien durant le mois de novembre, d’après les calculs de l’AFP basés sur l’analyse des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW). Il s’agit de la deuxième avancée la plus importante après celle de novembre 2024 (725 km2), en dehors des premiers mois de guerre au printemps 2022, lorsque la ligne de front était très mobile.

Fin novembre, l’armée russe occupait 19,3 % du territoire ukrainien. Environ 7 %, incluant la Crimée et des zones du Donbass, étaient déjà sous contrôle de Moscou avant le début du conflit. Depuis le début de l’année, la Russie a conquis près de 5.400 km2 en Ukraine, soit près de 2.000 km2 de plus que durant la même période l’année précédente.

La tendance

Les relations entre l’Union européenne et la Biélorussie sont tendues. L’UE a annoncé qu’elle préparait de nouvelles sanctions contre le pays allié de Moscou, accusé d’orchestrer une « attaque hybride inacceptable » contre la Lituanie. « La situation à la frontière avec le Bélarus s’aggrave, avec la multiplication des incursions de ballons de contrebande dans l’espace aérien lituanien. Une telle attaque hybride du régime de Loukachenko est totalement inacceptable. […] Nous préparons de nouvelles mesures dans le cadre de notre régime de sanctions », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, sur le réseau social X. Après un échange avec le président lituanien Gitanas Nauseda, elle a souligné la « solidarité » de l’Union européenne avec la Lituanie, membre de l’UE et de l’Otan.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Des tensions régulières se font sentir avec la Biélorussie. La Lituanie a rouvert fin novembre sa frontière avec elle, qui était fermée depuis le 30 octobre après une série d’incursions de ballons servant à la contrebande de cigarettes. Suite à la fermeture de la frontière, Minsk avait saisi environ 2.000 camions lituaniens.