Les mines antipersonnel font plus de 6.000 victimes, hausse notable.
En 2024, 6.279 personnes ont été blessées ou tuées par des mines et des restes explosifs de guerre dans 52 pays et régions, avec une augmentation de près de 500 victimes par rapport à l’année précédente. La Birmanie a enregistré le plus grand nombre de victimes au monde pour la deuxième année consécutive, avec 2.029 personnes blessées ou tuées.
L’utilisation de mines en Birmanie, en Ukraine et dans d’autres conflits, associée à une diminution des financements pour le déminage, a entraîné une hausse du nombre de victimes en 2024.
Selon le rapport de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres (ICBL), 6.279 personnes ont été blessées ou tuées (dont 1.945) par des mines et des restes explosifs de guerre dans 52 pays et régions. Les civils, dont près de la moitié sont des enfants, représentent 90 % des victimes mondiales. Le nombre total de victimes a augmenté de près de 500 par rapport à l’année précédente, atteignant le chiffre annuel le plus élevé depuis 2020.
« Les efforts pour dépolluer les zones minées font face à une diminution du financement international pour des activités humanitaires essentielles. Les civils en subissent les conséquences. » L’organisation met également en lumière les « défis sans précédent à l’encontre de l’interdiction internationale des mines antipersonnel, en vigueur depuis plus de vingt-cinq ans ». En mars, cinq pays de l’OTAN (Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie et Pologne) ont annoncé leur retrait du traité par crainte de « l’agression russe ».
### Birmanie et Syrie concentrent la moitié des victimes
« Ces développements, associés à la poursuite de l’utilisation et de la production de mines antipersonnel, marquent une dangereuse érosion de la norme internationale qui a sauvé d’innombrables vies depuis 1999 », souligne l’ICBL. « Il n’est pas question de revenir en arrière », insiste sa directrice Tamar Gabelnick. « Les progrès déjà accomplis sont trop importants. Et le coût humain est tout simplement trop élevé. »
L’augmentation du nombre de victimes s’explique en grande partie par les mines utilisées dans des pays non-parties au traité comme la Birmanie, la Syrie et la Russie, ainsi que par l’Ukraine, qui est partie au traité. Le rapport indique que la Russie a utilisé des mines antipersonnel « de manière intensive » en Ukraine depuis février 2022. Il y a également « des indices suggérant » cette utilisation « par l’Ukraine », selon le rapport.
La Birmanie, en proie à une guerre civile, a enregistré le plus grand nombre de victimes au monde pour la deuxième année consécutive, avec 2.029 personnes blessées ou tuées. En deuxième position, la Syrie compte 1.015 victimes. Les civils ont été fortement exposés aux mines terrestres et aux restes explosifs en retournant chez eux après la chute de Bachar al-Assad en décembre.
À l’échelle mondiale, l’Observatoire remarque que la surface totale déminée a diminué en 2024 par rapport aux années précédentes. Ce phénomène reflète « la réduction des financements provenant des bailleurs de fonds et l’insécurité croissante dans les régions affectées ». Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les États-Unis, traditionnellement le principal donateur mondial (bien qu’ils ne figurent pas parmi les 166 signataires du traité d’interdiction), ont considérablement réduit leur aide.

