Gaza : Des centaines de Palestiniens formés par l’Égypte pour la police future
L’Égypte forme actuellement des centaines de policiers palestiniens dans le but de les intégrer à une force de maintien de l’ordre dans la bande de Gaza après la guerre. Un haut responsable sécuritaire a confirmé que lors de discussions parrainées par l’Égypte à la fin de 2024, il avait été convenu de créer une force d’environ 10.000 policiers, composée de 5.000 formés par l’Égypte et autant issus de la police de Gaza.
Le futur de Gaza se dessine. L’Égypte est actuellement en train de former des centaines de policiers palestiniens afin qu’ils intègrent, une fois la guerre terminée, une force de maintien de l’ordre dans la bande de Gaza, a rapporté l’AFP en se basant sur les déclarations d’un responsable palestinien. Un plan de formation pour 5 000 policiers palestiniens avait été annoncé en août par le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, lors d’une rencontre avec le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa.
Après des sessions initiales en mars au Caire, qui ont rassemblé plus de 500 membres de la police, ces formations de deux mois ont redémarré en septembre pour des centaines d’autres participants, selon le responsable palestinien qui a souhaité garder l’anonymat. Un policier palestinien de 26 ans a exprimé son espoir pour un « arrêt permanent de la guerre » et a déclaré : « Nous sommes impatients de servir notre pays et nos concitoyens ». Il a également mentionné son souhait de créer une force de sécurité « indépendante, loyale uniquement à la Palestine et qui ne serait pas soumise à des alliances ou objectifs extérieurs ».
Les participants à cette formation sont destinés à faire partie d’une force de 5 000 policiers, tous Gazaouis, et seront rémunérés par l’Autorité palestinienne, basée à Ramallah en Cisjordanie occupée, a précisé le responsable. Un lieutenant palestinien, qui a suivi cette formation, a témoigné : « Nous avons reçu une formation opérationnelle remarquable, avec des équipements modernes pour la surveillance des frontières ».
Cet officier, qui a quitté Gaza avec sa famille en 2024, a indiqué avoir suivi des cours axés sur les « conséquences » de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a provoqué la guerre dans la bande de Gaza, ainsi que sur les « dommages » infligés à la cause palestinienne. L’importance du rôle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que représentant légitime des Palestiniens a également été soulignée, ainsi que la nécessité de « protéger le rêve de création » d’un État palestinien.
Un haut responsable de la sécurité de l’Autorité palestinienne a confirmé que son président, Mahmoud Abbas, a donné instruction au ministre de l’Intérieur, Ziad Hab al-Reeh, de collaborer avec l’Égypte pour former de nouvelles forces de sécurité pour Gaza. Lors de discussions sous l’égide de l’Égypte à la fin de 2024, les mouvements palestiniens, y compris les deux principaux, le Hamas et le Fatah de M. Abbas, avaient convenu de la création d’une force d’environ 10 000 policiers : 5 000 formés par l’Égypte et 5 000 issus de la police de Gaza, qui est sous la direction du Hamas depuis 2007. L’accord stipule que cette force sera supervisée par un comité de technocrates, approuvé par les mouvements palestiniens, responsable de l’administration de la bande de Gaza à l’issue de la guerre.
Le plan du président américain Donald Trump, qui a permis d’établir un fragile cessez-le-feu à Gaza le 10 octobre, intègre également cet aspect. Validé par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU le 17 novembre, il prévoit le déploiement d’une force internationale sur le territoire palestinien, ayant pour mission de démilitariser la région et de sécuriser les frontières avec Israël et l’Égypte. Par la suite, il sera essentiel d’assurer la sécurité quotidienne à Gaza de manière durable. En parallèle du programme égyptien, l’Union européenne envisage de former jusqu’à 3 000 policiers à Gaza, comme elle le fait en Cisjordanie occupée depuis 2006, a indiqué un responsable européen à la mi-novembre.

