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Donald Trump : l’espace aérien du Venezuela est « entièrement fermé »

M. Trump a écrit sur son réseau Truth Social que « L’ESPACE AÉRIEN AU-DESSUS ET AUTOUR DU VENEZUELA [devait] COMME ENTIÈREMENT FERMÉ ». Samedi, l’aéroport de Maiquetia qui dessert Caracas fonctionnait normalement, selon un journaliste de l’AFP qui a constaté plusieurs atterrissages et décollages.

« À toutes les compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d’êtres humains, » a déclaré M. Trump sur son réseau Truth Social, « veuillez considérer L’ESPACE AÉRIEN AU-DESSUS ET AUTOUR DU VENEZUELA COMME ENTIÈREMENT FERMÉ« .

Le président américain n’a pas fourni d’autres précisions.

Cette annonce intervient alors que l’administration Trump intensifie ses efforts contre les cartels de la drogue en renforçant sa présence militaire dans les Caraïbes, avec le déploiement du plus grand porte-avions du monde.

Donald Trump accuse particulièrement le Venezuela d’être impliqué dans le trafic de drogue qui alimente le marché américain.

Caracas a rejeté ces accusations, affirmant que l’objectif véritable est un changement de régime et l’appropriation des réserves pétrolières du pays.

Un journaliste de l’AFP a observé que l’aéroport de Maiquetia, qui dessert Caracas, fonctionnait normalement samedi, avec plusieurs atterrissages et décollages.

Cependant, six compagnies aériennes, dont Iberia, TAP et Turkish Airlines, ont suspendu cette semaine leurs vols vers le Venezuela pour des raisons de sécurité, entraînant le retrait de leurs licences par Caracas.

Ces annulations créent des désagréments pour les voyageurs. « C’était horrible, ce voyage est une odyssée et j’ai dépensé beaucoup d’argent« , raconte Yusmaicar Salabarria, médecin vénézuélien de 35 ans vivant au Chili, qui est revenu au pays pour les vacances.

« J’ai quitté le Chili mais mon vol Bogota-Caracas a été annulé. Depuis Bogota, je suis allé à Cucuta (la frontière entre les deux pays). J’ai traversé la frontière par voie terrestre et j’ai pris un vol de San Cristobal (sud-ouest) à Caracas ce matin à 9h30. Je suis arrivée à 10h30 avec (la compagnie vénézuélienne) Estelar sans incident« , explique-t-elle. « J’ai un vol pour Puerto Ordaz (nord-est) avec Rutaca (autre compagnie) à 19h40« .

Discussion entre Trump et Maduro ?

Elle a affirmé avoir voyagé « sans peur« : « les États-Unis disent toujours qu’ils vont attaquer, il faut vivre au jour le jour, seul Dieu sait ce qui va se passer« , a-t-elle conclu.

À Maracay, à environ cent kilomètres de Caracas, des avions de chasse Sukhoi et F-16 ont participé à un meeting aéronautique, survolant la région, comme l’ont constaté des journalistes de l’AFP.

Depuis 2013, le président socialiste Nicolas Maduro, héritier politique d’Hugo Chavez, emblématique de la gauche radicale en Amérique latine, a été réélu en 2024 lors d’un scrutin contesté, marqué par des troubles et des arrestations massives.

Les forces américaines ont mené des frappes contre plus de 20 navires vénézuéliens soupçonnés de trafic de drogue dans la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique Est depuis le début de septembre, faisant au moins 83 morts.

Washington n’a pas encore fourni de preuves que les navires visés étaient utilisés pour le trafic de drogue ou représentaient une menace pour les États-Unis.

Ces derniers jours, une activité constante d’avions de chasse américains a été observée à quelques dizaines de kilomètres des côtes vénézuéliennes, selon des sites de suivi des aéronefs.

Cette semaine, la République dominicaine a de son côté autorisé les États-Unis à utiliser des installations aéroportuaires dans le cadre de leur déploiement, tandis que l’État insulaire de Trinité-et-Tobago, situé à seulement quelques kilomètres du Venezuela, a récemment accueilli des exercices des Marines américains.

Le New York Times a rapporté vendredi que MM. Trump et Maduro avaient récemment eu un entretien téléphonique et discuté d’une éventuelle rencontre aux États-Unis.

Pourtant, avant le déploiement, la justice américaine avait fixé à 50 millions de dollars la récompense pour des informations menant à la capture de Nicolas Maduro.

Washington a désigné comme organisation terroriste étrangère le Cartel des Soleils, une organisation dont l’existence est contestée par de nombreux experts et qui, selon Washington, serait dirigée par le président Maduro.

Jeudi, le président américain a annoncé que ses forces allaient très prochainement commencer à cibler des « trafiquants de drogue vénézuéliens » lors d’opérations terrestres, accentuant ainsi la pression.