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Hot barre, hot pilates : La chaleur améliore-t-elle les performances ou la facture ?

Les sports « hot » se pratiquent dans des espaces chauffés entre 32 et 35 degrés, et incluent des disciplines comme le hot pilates, le hot barre et le hot cycling. Le Dr Tchaikovski recommande de bien s’hydrater deux ou trois heures avant le début de chaque séance et de commencer par des cours plus courts ou moins chauds pour permettre au corps de s’acclimater.


Faut-il vraiment souffrir pour être svelte ? Selon les adeptes des sports « hot », ceux pratiqués dans des salles surchauffées ou des saunas à infrarouge, la réponse est oui. Ces activités, difficiles et parfois éprouvantes, semblent offrir des bienfaits indéniables. Les non-initiés pourraient synonyme cette expérience à un trajet dans le métro parisien par forte chaleur, mais pour les pratiquants, il en va autrement. « Je vois des résultats rapides avec le hot pilates, mes muscles sont en feu », « c’est parfait pour brûler des calories et obtenir un ventre plat », témoignent de nombreux utilisateurs sur TikTok.

Aujourd’hui, le hot yoga et le hot pilates ne sont plus les seuls à profiter de la chaleur. D’autres sports se pratiquent également dans des espaces chauffés entre 32 et 35 degrés, voire plus. Le hot barre et le hot cycling ont fait leur apparition, et certains osent même des séances de rameur ou de HIIT dans ces conditions, visant à « favoriser la circulation sanguine », « brûler plus de calories » ou « améliorer la récupération ». Les tarifs commencent autour de 20 euros pour une quinzaine de minutes d’entraînement intense, un coût qui peut s’avérer unavailable sur le long terme, soulevant ainsi la question de l’efficacité.

Les études sur ces sports « hot » sont encore peu nombreuses. Certaines s’intéressent aux avantages du pilates ou du yoga, d’autres aux bienfaits du sauna sur la santé cardiovasculaire, mais peu se penchent sur cette combinaison. Pour en savoir plus, nous avons interrogé le Dr Tchaikovski, médecin du sport. Selon lui, « le sport dans la chaleur améliore la souplesse et la mobilité grâce à un échauffement plus rapide des tissus. Pour les sportifs plus expérimentés, cela permettrait aussi de mieux tolérer le stress thermique. Certaines études indiquent que ce type d’entraînement peut améliorer la capacité à s’adapter à la chaleur, ce qui facilite la pratique sportive dans ces conditions ».

Pratiquer dans une salle à plus de 30 degrés pourrait aussi avoir des effets sur la capacité respiratoire et la récupération. Rachele Pojednic, professeure de biologie humaine à l’université de Stanford, a déclaré : « Le stress thermique augmente la production de mitochondries, les centrales énergétiques de vos cellules. Cela peut améliorer votre endurance cardiovasculaire et accélérer votre récupération après l’entraînement. »

Le Dr Tchaikovski souligne néanmoins que « des personnes en bonne santé peuvent pratiquer » ces sports, mais il est crucial de considérer les contre-indications, notamment en cas de maladies cardiovasculaires non contrôlées, d’hypertension sévère ou de troubles du rythme cardiaque. Elle avertit que ces sports pourraient être dommageables « en cas de problème cardiaque, car cela augmente le stress cardiaque », et insiste sur l’importance de l’hydratation en raison de la perte d’eau excessive pendant ces séances.

Que ce soit le hot yoga, le hot pilates ou le hot barre, ces nouvelles pratiques requièrent une préparation soigneuse. La spécialiste recommande de bien s’hydrater deux à trois heures avant chaque séance, d’éviter l’alcool et les repas lourds, et de commencer par des cours plus courts ou moins chauds pour permettre au corps de s’adapter. Il est également conseillé d’écouter son corps, faire des pauses, boire et, si nécessaire, s’asseoir, tout en « considérant un apport en électrolytes si la séance a été longue ou très intense ». Autant de précautions essentielles pour tirer le meilleur parti de ces bénéfices.