C’est quoi la Digue, ce groupuscule néonazi que un député breton veut dissoudre ?
La Digue est un groupuscule d’extrême droite qui agit dans le Morbihan depuis deux petites années en diffusant des idées néonazies. Le député écologiste Damien Girard a plusieurs fois demandé la dissolution du groupuscule La Digue, dénonçant « le tabassage d’étudiantes et étudiants venus recouvrir des tags transphobes et aux références néonazies ».
La Digue est une île magnifique des Seychelles, connue pour ses eaux turquoise et son sable fin, évoquant un petit coin de paradis. Cependant, dans le pays de Lorient, la situation est bien moins idéale. Depuis deux ans, ce groupuscule d’extrême droite trouble le Morbihan en diffusant des idées néonazies par le biais de vidéos de propagande nazie et d’affiches homophobes ou racistes. Plus récemment, leurs actions semblent s’être intensifiées, incluant des agressions sur des personnes.
Dans la nuit du 17 au 18 novembre, plusieurs militants du groupuscule auraient attaqué des étudiants à Lorient, tabassant plusieurs d’entre eux qui étaient venus couvrir des tags revendiqués par La Digue. Trois individus ont été interpellés et placés en garde à vue. Selon Ouest-France, les empreintes de l’un des suspects ont également été retrouvées sur un tiers-lieu appelé Le Concept, qui a été victime d’une tentative d’intrusion en mai.
Quelques semaines plus tard, des livres ont été volés dans une bibliothèque de Lanester, puis brûlés lors d’une mise en scène diffusée sur les réseaux sociaux, incorporant des images d’archives de l’Allemagne nazie. Le compte X de La Digue a été banni après plusieurs signalements. « Le climat est très violent depuis un an et demi ou deux ans. Ils sont peu nombreux mais j’ai l’impression qu’ils se sentent un peu au-dessus des lois. Ça instaure un climat bizarre et inquiétant », déclare une militante lorientaise.
Des demandes de dissolution répétées
Le député écologiste Damien Girard a plusieurs fois sollicité la dissolution de ce groupuscule, dénonçant « le tabassage d’étudiantes et étudiants venus recouvrir des tags transphobes et aux références néonazies ». Candidat aux élections municipales, il a régulièrement été pris pour cible par ce collectif, son visage étant détourné dans des vidéos désormais censurées que nous avons pu consulter. Une quarantaine d’élus locaux avaient demandé la dissolution il y a dix jours, et plusieurs plaintes ont été déposées.

En octobre, la préfecture avait interdit un rassemblement prévu par le collectif d’extrême droite. Sous la direction de Brieg Luz, La Digue souhaitait organiser une marche pour rendre « hommage aux victimes civiles des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale ». Toutefois, le préfet du Morbihan, soutenu par le tribunal administratif, avait refusé, invoquant des risques de troubles à l’ordre public. Dans son arrêté, Michaël Galy critiquait « des prises de position radicales et provocatrices » du groupuscule. Dans un message sur un nouveau compte X, le collectif avait invité ses militants à « ne pas faire de gestes ostentatoires ». Il est à noter que son porte-parole n’hésite pas à s’exhiber, comme lors du défilé du Comité du 9-mai, un groupe d’ultra-droite accusé de saluts nazis lors de son dernier rassemblement.
Selon nos informations, La Digue compte moins d’une dizaine de membres, rassemblés autour de Brieg Luz. Parmi eux, un couple et des jeunes hommes ayant appartenu à divers collectifs d’extrême droite. Certains étaient proches du syndicat universitaire UNI ou ont œuvré pour le parti Reconquête d’Éric Zemmour.

