La souveraineté de l’État commence avec celle de ses entreprises.
Les unités spécialisées ont interpellé les jeunes qui ont, jeudi, brisé les vitres de deux rames de métro sur la ligne 5. La Transtu a confirmé que la politique désormais affichée est celle de la tolérance zéro.
L’information est tombée hier soir comme un soulagement collectif : les unités spécialisées ont réussi à interpeller les jeunes qui, jeudi dernier, avaient vandaliser les vitres de deux rames de métro sur la ligne 5. Cet acte de violence, survenu en début de soirée, avait entraîné une interruption de la circulation durant vingt minutes. Pour une fois, l’impunité n’a pas prévalu. On pourrait presque dire : enfin !
Ces incidents ne sont plus des faits isolés ; ils sont devenus des indicateurs d’une problématique plus large. Ils reflètent un laxisme persistant, un affaiblissement prolongé de l’autorité parentale, ainsi qu’un manque de réponses claires et cohérentes de la part des institutions. Au fil des ans, les attaques contre les infrastructures publiques — qu’il s’agisse de métros, de bus ou d’abribus — se sont multipliées, comme si la ville devait accepter que des adolescents utilisent l’espace public comme terrain d’expérimentation pour leurs comportements déviants.
La Transtu a officialisé sa stratégie : elle prône désormais une politique de tolérance zéro. Cependant, une société ne peut pas se contenter d’arrêts ponctuels pour se protéger. Elle doit établir une cohérence. Cette cohérence repose sur un principe fondamental : lorsqu’un mineur s’en prend à une rame de métro, ce ne sont pas seulement les vitres qui se brisent, mais tout un système de responsabilités qui est affecté.
Il ne s’agit pas d’appeler à une répression aveugle ni de transformer la justice en un instrument de punition sociale. Il est essentiel de rappeler que l’éducation représente un engagement, et non un simple slogan. Dans plusieurs pays, les parents sont légalement et pénalement responsables des actes de leurs enfants.
Une question se pose chez nous : pourquoi un adolescent de quinze ans circule-t-il librement à une heure où le trafic se termine ? Pourquoi des groupes d’adolescents peuvent-ils se rassembler dans la rue, armés de pierres, sans que quiconque ne s’interroge sur les raisons de cette errance nocturne ?
Identifier quelques casseurs parmi l’anonymat de leurs actes est un premier pas. La suite comprend de demander des comptes à ceux dont l’autorité est supposée commencer à la maison. La violence ne surgit jamais de nulle part ; elle découle souvent de défaillances invisibles, parfois banalisées. Une société respectueuse doit protéger non seulement ses infrastructures, mais aussi ses repères. Pour que la tolérance zéro soit efficace, elle doit devenir un contrat collectif : un engagement partagé entre l’État, les institutions et, surtout, les familles.
Ce soir, les transporteurs peuvent respirer. Toutefois, il faudra aller plus loin demain. Car la sécurité publique ne peut pas être décrétée : elle doit être enseignée, incarnée et, surtout, partagée.

