Hong Kong : Recueillement massif après l’incendie ayant causé 128 morts
Le pire incendie qu’ait connu Hong Kong a coûté la vie à au moins 128 personnes, d’après un dernier bilan. La Chine a indiqué ce samedi lancer une campagne « d’inspection et de rectification » contre les risques de feu dans les immeubles de grande hauteur.
Des anonymes, en silence et avec une grande affliction, déposent régulièrement des fleurs aux pieds des tours ravagées par les flammes. À Hong Kong, un temps de recueillement s’installe après l’incendie le plus meurtrier de l’histoire du territoire, ayant causé la mort d’au moins 128 personnes, selon le dernier bilan disponible.
Ce samedi marque le début d’une période de trois jours de deuil. Des hommes et des femmes, ainsi que des enfants de tous âges, se déplacent pour déposer des bouquets de chrysanthèmes jaunes ou blancs, représentant la saison, à l’endroit dédié aux hommages. Cet espace est dominé par les huit immeubles noircis du complexe résidentiel de Wang Fuk Court, situé dans le district de Tai Po. Les visiteurs s’inclinent respectueusement plusieurs fois devant l’accumulation de fleurs et jettent un regard furtif sur la masse sombre des bâtiments, d’où pendent les restes des filets verts de chantier qui auraient pu faciliter la propagation des flammes.
« Que vos esprits au ciel gardent toujours la joie vivante », mentionne une note rédigée. Cependant, une certaine retenue s’observe ici, comme dans d’autres lieux de recueillement à travers la ville, malgré l’ampleur du choc. « J’ai écrit mon message de condoléances », témoigne Raymond Tang, 45 ans, résidant du quartier depuis trois décennies. Du côté des autorités, le chef de l’exécutif John Lee et plusieurs ministres ont observé trois minutes de silence devant le bureau du gouvernement, où les drapeaux étaient en berne.
L’incendie tragique s’est déclaré mercredi après-midi pour des raisons encore non élucidées, apparemment dans les parties inférieures des filets de protection recouvrant le chantier, censés prévenir la poussière et les chutes d’objets. Le feu s’est rapidement propagé aux autres tours, probablement facilité par les filets, les panneaux de mousse, et l’utilisation de bambou au lieu de métal pour les échafaudages, pratique courante à Hong Kong. Le complexe, composé de 2.000 logements, a été inauguré en 1983, et bien qu’il soit en rénovation, il était toujours habité.
Les pompiers ont confirmé les témoignages de nombreux survivants qui affirment que les alarmes n’avaient pas fonctionné. Le bilan fait encore état de dizaines de victimes non identifiées et d’une centaine de personnes portées disparues.
Ce samedi, la Chine a annoncé le lancement d’une campagne « d’inspection et de rectification » visant à réduire les risques d’incendie dans les immeubles de grande hauteur, comme l’a rapporté la chaîne de télévision publique CCTV. Cette campagne se concentrera notamment sur les chantiers de rénovation, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, de bâtiments toujours occupés, ainsi que sur l’utilisation de matériaux inflammables et de bambou pour les échafaudages.

