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Andriy Yermak démissionne : quatre questions sur la corruption en Ukraine

Andriy Yermak, chef de cabinet du Président ukrainien, a été présent aux événements officiels et a assisté aux réunions décisives, mais il n’est actuellement accusé d’aucun crime. L’agence ukrainienne anticorruption, la NABU, a révélé début novembre que de l’argent public, destiné à des chantiers pour approvisionner la région de Donetsk en électricité et en eau, a été détourné et versé en pots-de-vin.


Andriy Yermak a accompagné Volodymyr Zelensky dans les capitales européennes. Il a participé aux événements officiels et assisté aux réunions cruciales. Ce week-end, c’est lui, bien qu’il ne soit pas ministre mais chef de cabinet du Président ukrainien, qui a négocié un plan de paix avec les États-Unis.

Ce personnage clé de l’Ukraine en guerre a dû quitter son poste, étant sous enquête dans une affaire de corruption. Cette affaire est d’une grande envergure. Ainsi, l’agence ukrainienne anticorruption, la NABU, a révélé début novembre que de l’argent public destiné à l’approvisionnement en électricité et en eau de la région de Donetsk avait été détourné sous forme de pots-de-vin. Les infrastructures essentielles à construire ont accumulé retards, malfaçons et défaillances.

La NABU avance que cent millions de dollars auraient été blanchis à travers divers circuits. L’organisateur présumé de ce système frauduleux, Timour Minditch, est un ancien partenaire d’affaires et proche du Président ukrainien.

Quelles connaissances Andriy Yermak avait-il sur cette affaire ? Jusqu’où sera-t-il impliqué ? À l’heure actuelle, aucune accusation n’est portée contre lui. Cependant, son domicile a été perquisitionné cette nuit, ce qui a accru la pression, entraînant sa démission.

Dans cette situation délicate, Kateryna Ryzhenko, directrice adjointe de Transparency International Ukraine, analyse les répercussions négatives sur l’image de l’Ukraine, alors que le pays est en pourparlers pour la paix et cherche à obtenir des financements pour sa défense.

Pourquoi cette démission provoque-t-elle autant de réactions au sein de la société ukrainienne ? K.R. souligne que l’ampleur des réactions est liée à la nature du scandale et à l’importance politique d’Andrey Yermak. Ce dernier est impliqué dans des secteurs sensibles comme l’énergie et la défense, soulevant de nombreuses interrogations. Sa proximité avec le Président et son influence sur les décisions importantes ont réjoui les spéculations quant à son éventuelle connaissance des faits.

Jusqu’à présent, Andriy Yermak n’est pas soupçonné. Il n’est pas accusé de crimes, ce qui pourrait changer. K.R. précise qu’il n’y a pas eu d’accusation formelle, juste une perquisition dans son appartement, mesure prise dans le cadre de l’enquête préliminaire. Cependant, sa réputation et son statut au sein de la population ukrainienne sont affectés par ces événements.

Les soupçons grandissent également à la suite d’enregistrements publics dans lesquels des noms de code ont été utilisés. Des hypothèses circulent concernant un lien possible entre Andriy Yermak et ces noms, mais il ne s’agit pour l’instant que de rumeurs.

K.R. commente ensuite la sensibilité des infrastructures énergétiques ukrainiennes en période de guerre, soulignant que la corruption touchant ces secteurs constitue un sujet de préoccupation majeur pour la population, particulièrement en hiver avec des coupures d’électricité récurrentes. Cette situation est aggravée par la difficulté d’expérience des Ukrainiens face à des températures hivernales sévères.

Les impacts de ce scandale de corruption en période de guerre sont doubles. D’un côté, il montre que les agences anticorruption sont suffisamment indépendantes pour mener des enquêtes, ce qui est essentiel pour l’Ukraine sur le chemin de l’intégration européenne. Mais de l’autre, l’implication d’agents politiques dans cette corruption nuit à l’image du pays et pourrait affecter le soutien international.

Pour l’avenir, K.R. insiste sur l’importance des actions de Volodymyr Zelensky et de la manière dont le Président gérera cette crise. Les attentes sont fortes concernant les mesures qu’il prendra pour écarter les personnes impliquées. Il est primordial de laisser les institutions anticorruption travailler sans interférence. C’est un test crucial pour la capacité de l’Ukraine à faire face aux défis internes et à conserver la confiance de ses partenaires internationaux.