Cambriolage au Louvre : identification des quatre suspects impliqués.
Quatre hommes ont été arrêtés, soupçonnés d’être membres du commando du casse du Louvre perpétré le 19 octobre, qui a permis aux voleurs de mettre la main sur des bijoux estimés à 88 millions d’euros. Le quatrième suspect, âgé de 39 ans et originaire de Seine-Saint-Denis, a été interpellé à Laval, en Mayenne, sur un chantier, et est soupçonné d’avoir manœuvré la nacelle et d’être le deuxième conducteur de scooter.
Quatre hommes ont été appréhendés, suspectés d’appartenir au commando ayant réalisé le braquage du Louvre. Cet acte criminel survenu le 19 octobre a permis aux malfaiteurs de s’emparer de bijoux d’une valeur estimée à 88 millions d’euros. Les individus interpellés, présumés avoir participé à ce vol de huit minutes, n’ont pas des profils « généralement associés au haut du spectre de la criminalité organisée », selon la procureure de Paris.
Lauré Beccuau a cependant souligné la montée rapide, même parmi des personnes jusqu’alors « peu connues », d’« faits extrêmement graves » de délinquance. Mais qui sont ces suspects ? 20 Minutes fait le point.
« Doudou Cross Bitume »
Abdoulaye N., 39 ans, est suspecté d’être l’un des deux hommes à avoir pénétré dans la galerie d’Apollon le 19 octobre. Son ADN a été retrouvé sur une des vitrines fracturées et sur des objets abandonnés sur place. Il a été arrêté le 25 octobre près de son domicile à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
Son profil est particulier : connu sur les réseaux sociaux sous le nom de « Doudou Cross Bitume », il a acquis une certaine notoriété grâce à des performances physiques, notamment du « street workout », ainsi qu’une culture du moto-cross.
Chauffeur de taxi clandestin et déjà condamné pour des vols aggravés, il devait être jugé le 5 novembre à Bobigny pour une affaire de dégradation de miroir dans un commissariat en 2019, après avoir été placé en garde à vue malgré un non-lieu. L’audience a été reportée au 17 avril à la demande de ses avocats.
Un Algérien d’Aubervilliers
Un Algérien de 35 ans, résidant à Aubervilliers, est suspecté d’être le deuxième homme ayant pénétré dans la galerie d’Apollon. Il a été interpellé le 25 octobre à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie. Actuellement sans activité, il avait auparavant été ripeur (ramassage d’ordures) ou livreur. Déjà connu pour des délits de la route, il a été condamné pour un vol.
Il a été identifié grâce à des traces ADN retrouvées sur un des scooters qui ont servi à la fuite après le braquage. Tout comme Abdoulaye N., il a fait des « aveux partiels », bien que ses déclarations soient « minimales par rapport à ce qui semble être prouvé par le dossier », a noté la procureure.
Un habitant de Seine-Saint-Denis de 37 ans
Un troisième suspect, âgé de 37 ans et également résident de Seine-Saint-Denis, a été arrêté avec sa compagne le 29 octobre, après que des ADN leur appartenant ont été découverts dans la nacelle du monte-charge utilisé lors du cambriolage. Alors que les ADN de l’homme « sont importants », les enquêteurs se questionnent sur ceux de la femme, se demandant s’il s’agit d’« ADN de transfert », c’est-à-dire « déposé sur quelqu’un, sur un objet, qui est ensuite redéposé dans la nacelle ».
Il a été placé en détention, tandis que sa compagne de 38 ans, initialement incarcérée, a été relâchée sous contrôle judiciaire le 12 novembre. Le casier judiciaire de cet homme mentionne « 11 condamnations, dont une dizaine pour des faits de vol », a rapporté la procureure. Il a déjà été impliqué avec Abdoulaye N. dans une affaire de vol pour laquelle ils avaient été condamnés en 2015 à Paris, selon ses dires.
Un homme arrêté sur un chantier à Laval
Le quatrième suspect, âgé de 39 ans et également originaire de Seine-Saint-Denis, a été appréhendé mardi, selon le parquet. Il a été intercepté à Laval, en Mayenne, sur un chantier, a précisé une source proche de l’enquête. Il est soupçonné d’avoir manœuvré la nacelle et d’être le second conducteur de scooter.
« Déjà condamné à six reprises, cet homme était connu des services judiciaires pour des infractions variées, comme proxénétisme, conduite sans permis et recel de vol, pour lequel il avait été condamné à deux mois de prison avec sursis en 2010 », a détaillé Laure Beccuau. Elle a également noté qu’il avait été condamné pour proxénétisme aggravé en 2023.

