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Hongrie : Viktor Orban défie l’UE depuis Moscou, annonce importations de gaz et pétrole russes

Viktor Orban a déclaré que les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie constituent actuellement la base de l’approvisionnement énergétique de la Hongrie. Le président russe Vladimir Poutine s’est dit « très heureux » de la poursuite des relations entre Moscou et Budapest « malgré toutes les difficultés d’aujourd’hui ».


Viktor Orban a choisi le Kremlin pour défier ouvertement l’Union européenne. « Je tiens à réaffirmer que les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie constituent actuellement la base de l’approvisionnement énergétique de la Hongrie et qu’ils le resteront à l’avenir », a déclaré le premier ministre hongrois.

Viktor Orban, l’un des rares dirigeants européens à entretenir des relations étroites avec le président américain et le président russe, n’a pas tenté de diversifier les importations depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en février 2022. Il a refusé d’envoyer une aide militaire à l’Ukraine et s’est opposé au sein de l’Union européenne et de l’Otan à toute action plus ferme contre la Russie. Sa visite au Kremlin survient alors que le bloc européen essaie de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes tout en maintenant la pression sur Moscou.

À quelques mois des élections législatives, Viktor Orban a rappelé sur les réseaux sociaux son souhait de sécuriser l’approvisionnement en énergie « à un prix abordable », mettant en avant les prix bas dans son pays grâce au gaz et au pétrole russes. Il s’est rendu début novembre aux États-Unis, obtenant du président américain Donald Trump une dérogation aux sanctions concernant le pétrole russe, valable un an.

Le premier ministre hongrois a également souligné que la Hongrie subissait « des pertes économiques importantes » à cause de la guerre et a réitéré son désir de « servir de lieu pour des négociations de paix ». Le président russe Vladimir Poutine a déclaré être « très heureux » de la poursuite des relations entre Moscou et Budapest « malgré toutes les difficultés d’aujourd’hui », saluant la position « équilibrée » de Viktor Orban sur « la question ukrainienne ». Il a répété que le conflit ne prendrait fin que si l’Ukraine acceptait de renoncer aux territoires revendiqués par Moscou, sinon l’armée russe les prendrait « par la force ».

La visite du premier ministre hongrois au Kremlin n’a pas surpris le chancelier allemand Friedrich Merz : « Ce n’est pas nouveau. Il a ses propres idées pour mettre fin à cette guerre, qui jusqu’à présent ne se sont pas concrétisées », a-t-il commenté. La rencontre s’inscrit dans un contexte où les Européens tentent de sécuriser leur place à la table des négociations avec les États-Unis, l’Ukraine et la Russie.