Belgique

Vote du budget à la Chambre : Caroline Désir dénonce des économies sur la classe moyenne.

L’accord budgétaire conclu par le gouvernement De Wever inclut une hausse de la TVA sur certains produits et un plafonnement partiel de l’indexation des salaires de 4000 euros bruts mensuels. La députée fédérale PS Caroline Désir a déclaré que le gouvernement « s’attaque très durement au pouvoir d’achat des travailleurs, mais aussi des indépendants, des pensionnés ».


L’accord budgétaire scellé par le gouvernement De Wever en début de semaine suscite de vives critiques au sein de l’opposition. Ce vendredi matin, Caroline Désir, députée fédérale du PS, a exprimé son mécontentement sur La Première, dénonçant l’augmentation de la TVA sur certains produits, le plafonnement partiel de l’indexation des salaires pour ceux gagnant 4000 euros bruts par mois, ainsi que les mesures destinées à « les épaules les plus larges », qu’elle considère comme dérisoires face à l’effort exigé de la classe moyenne.

De son côté, David Clarinval défend un équilibre entre économie et fiscalité, soutenant que les réformes porteront leurs fruits à long terme et que les taxes sont nécessaires pour remplir les caisses de l’État rapidement. Caroline Désir conteste cette approche, parlant d’un « mauvais calcul ».

Elle déclare : « C’est un gouvernement qui s’attaque très durement au pouvoir d’achat des travailleurs, mais aussi des indépendants, des pensionnés, qui attaque la santé. On voit quoi ? Que se déplacer va coûter plus cher, que se chauffer va coûter plus cher, manger, se soigner, s’amuser même. Tout va coûter plus cher. Et ce n’est pas 65 euros par an, peut-être, à terme, qui vont venir compenser la pluie de nouvelles taxes et le saut d’index. » Elle accuse le gouvernement d' »s’attaquer très durement à la classe moyenne ».

Concernant le plafonnement, deux fois par an, du saut d’index pour les salaires de 4000 euros bruts mensuels, Caroline Désir reconnait qu’il s’agit d’un compromis, mais elle parle de « bidouillage » du système d’indexation automatique des salaires, censé protéger le pouvoir d’achat.

Elle souligne : « On a deux sauts d’index qui vont toucher un Belge sur deux : la moitié des salariés et la moitié des pensionnés, ce qui est quand même énorme. Quand on parle de quelqu’un qui touche 4000 euros bruts par mois, on ne peut pas dire que c’est quelqu’un de très riche, ça revient à plus ou moins 2500 euros bruts nets par mois ou un petit peu plus. Les pensionnés idem. Ils ne vont pas être totalement privés d’indexation mais leur indexation va être rabotée, ce qui veut dire que petit à petit, leur salaire ou leur pension va décrocher par rapport à l’évolution du coût de la vie et ça a des conséquences cumulées sur l’ensemble de la carrière. »

S’agissant de la hausse de la TVA sur certains produits, la députée exprime une forte critique. Caroline Désir déplore que le gouvernement vise le « pouvoir d’achat de la classe moyenne » : « On va chercher 1,5 milliard dans la poche des ménages, » affirme-t-elle.

Elle reconnait que les plus riches contribuent également à travers la hausse de la taxe sur les comptes titres ou sur les sociétés de gestion, mais estime que l’effort reste insuffisant. « C’est mieux que rien, » concède-t-elle, « mais l’augmentation de la taxe sur les comptes titres reste absolument ridicule même si on l’a doublée. […] On ne fait pas contribuer suffisamment les multinationales, le secteur bancaire, le secteur énergétique et tous ceux qui font des super profits. Il n’y a toujours pas de taxe sur les grandes fortunes. On aurait pu faire mieux. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que les épaules les plus larges contribuent à hauteur de 5% du total de l’effort sur 33 milliards. C’est beaucoup trop peu. Ça veut dire que les 95 autres pourcents sont portés par la classe moyenne, les travailleurs et les pensionnés. »

Après un long débat au parlement sur le budget fédéral, le Premier ministre Bart De Wever s’exprimera ce vendredi après-midi pour défendre l’accord de l’Arizona, suivi du vote sur le budget.