Marseille : « Le narcotrafic met les salariés en état de siège » – fermeture temporaire du site Orange
Orange fermera son site de Saint-Mauront à Marseille, où travaillent environ 1.000 personnes, dès vendredi et jusque « mi-décembre ». La préfète de police déléguée des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, a indiqué que la police s’est déplacée sur les lieux après l’appel reçu le 17, mais a affirmé qu’« on n’a rien trouvé ».
À Marseille, Orange fait face à des problèmes liés au narcotrafic. L’entreprise a annoncé la fermeture de son site employant environ 1.000 personnes, à partir de ce vendredi et jusqu’à « mi-décembre », en raison d’une « montée des tensions » dans le quartier, comme l’a précisé la direction régionale du groupe à l’AFP jeudi. Les installations d’Orange se trouvent dans le quartier sensible de Saint-Mauront.
L’entreprise a rapporté des « événements répétés sur la voie publique près de la sortie de métro National » depuis le début de la semaine et espère un « retour à une situation apaisée dans le quartier ». La CFDT d’Orange a communiqué que les employés ont été confinés mardi en raison d’une « bagarre entre dealers » dans la rue, mentionnant également des incidents antérieurs, y compris « une fusillade » survenue le 23 octobre. La CFDT a exprimé que « le narcotrafic met les salariés en état de siège ».
La préfète de police déléguée des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, a rejeté auprès de l’AFP jeudi soir la théorie de « bandes rivales », tout en reconnaissant l’inquiétude des employés d’Orange. « Ce n’est absolument pas ça », a-t-elle affirmé, tout en admettant que le quartier est « compliqué ». Elle a indiqué que le 17 avait été sollicité une seule fois et que la police était intervenue sur les lieux.
« On me dit qu’il y a des coups de feu qui ont été tirés, mais en même temps on n’a rien trouvé », a-t-elle expliqué. La ville, souvent touchée par des homicides liés au trafic de drogue, a été choquée par le meurtre du jeune Mehdi Kessaci, frère d’un militant contre le narcotrafic, le 13 novembre. Pour rassurer les employés, les rondes et patrouilles de police vont être renforcées, a annoncé la préfète déléguée.
La CGT a demandé à la direction d’Orange de « sécuriser durablement le site ». Le syndicat considère que ce site « emblématique » ne devrait pas fermer. « Y renoncer, plutôt que le sécuriser, serait un mauvais signal envoyé aux salariés et aux habitants des quartiers populaires », a conclu la CGT. Orange a précisé qu durant la fermeture du site de Saint-Mauront, les employés pourront télétravailler ou se rendre sur d’autres sites du groupe.

