France

L’épargne moyenne des jeunes Français est de 1.300 euros, sauf pour les riches.

L’épargne moyenne constituée au nom des enfants atteint 1.300 euros, mais 40 % des enfants des ménages les plus modestes ne possèdent aucun produit d’épargne à 16-17 ans. En France, aucun mécanisme public d’épargne pour enfants n’a encore été mis en place, précise l’Institut national d’études démographiques (Ined).


Une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) met en avant l’épargne accumulée au nom des enfants. Cependant, cette généralisation masque des disparités importantes : alors que l’épargne moyenne s’élève à 1.300 euros, la moitié des enfants ne possède presque rien, tandis que les 10 % les mieux lotis dépassent les 3.150 euros.

Le patrimoine des parents est identifié comme le principal facteur de ces inégalités. Dans les ménages les plus modestes, 40 % des enfants n’ont aucun produit d’épargne à 16-17 ans. En revanche, seuls 13 % des enfants issus des 10 % de ménages les plus riches se trouvent dans cette situation. À cet âge, un enfant provenant d’un milieu aisé peut ainsi tirer parti de plusieurs milliers d’euros, parfois même plus de 19.000 euros pour les plus fortunés. Au total, 10 % des enfants détiennent près des trois quarts (74 %) de l’épargne qui leur est attribuée.

### La structure de la famille influe sur l’épargne des enfants

La structure familiale et l’environnement jouent également un rôle crucial dans la formation de l’épargne. Les enfants vivant avec leurs deux parents possèdent en moyenne plus d’épargne que ceux issus de familles recomposées. La taille de la fratrie a aussi un impact : un enfant unique peut espérer environ 3.100 euros, alors qu’un enfant d’une fratrie de trois ne dépasse guère les 2.000 euros. La présence de grands-parents vivants ou d’héritages antérieurs accentue également cette disparité, les contributions intergénérationnelles étant essentielles.

Les résultats de cette étude de l’Ined montrent que les inégalités patrimoniales commencent dès le plus jeune âge. À la majorité, certains jeunes bénéficient d’une base financière pour entamer leur vie adulte, tandis que d’autres n’ont pas de capital. Divers pays ont testé des dispositifs publics d’épargne pour enfants afin de garantir un minimum de ressources à chacun. En France, aucun mécanisme de ce type n’a encore été instauré, comme le souligne l’institut.