Belgique

Débordements à Liège : Willy Demeyer explique l’ampleur du dispositif policier

La venue du président du MR a mobilisé près de 500 manifestants, dont un certain nombre issu de mouvements antifascistes. Lors de cette soirée, huit arrestations ont été effectuées, dont cinq judiciaires.


La visite du président du MR a entraîné de nouveaux incidents malgré le dispositif de sécurité important mis en place. Près de 500 manifestants, dont plusieurs appartenant à des mouvements antifascistes, se sont retrouvés bloqués par la police en route vers le Palais des Congrès. Ils ont alors décidé de se diriger vers le centre-ville de Liège, où certains ont s’en sont pris au bâtiment de Sudinfo et à l’hôtel de ville. Deux policiers ont été blessés durant ces événements.

### Des casseurs et des demandeurs indifférents aux interventions policières

Au vu des risques, le bourgmestre avait proposé de déplacer la conférence, une suggestion qui a été rejetée. « Pourquoi ne pas l’interdire ? Pourquoi ne pas interdire la manifestation ? C’est un droit constitutionnel que de se rassembler dans un lieu privé, et il faut le garantir, comme c’est un droit constitutionnel de manifester et de contre-manifester de manière pacifique. Donc il n’y avait pas d’autre choix que de laisser faire. La seule liberté que nous avions, c’était de réfléchir à la hauteur du dispositif. Nous avons d’une part un mouvement social qui est infiltré par des casseurs, à coup sûr, et on l’a vu, et d’autre part des demandeurs qui ne sont pas sensibles à certains conseils non obligatoires qui sont donnés, et c’est donc la puissance publique qui doit s’adapter, ce que nous avons fait », a défendu Willy Demeyer.

> « L’analyse de risque précédant l’événement nous a poussés à mettre en place un périmètre suffisamment large. »

La police de Liège a justifié l’ampleur de son dispositif. « L’analyse de risque précédant l’événement nous a poussés à mettre en place un périmètre suffisamment large pour éviter des manifestations, ou plutôt des contre-manifestations, notamment dans le parc de la Boverie, qui auraient été très difficiles à contenir. Par souci de sécurité, pour les intervenants, les manifestants, mais aussi pour notre propre personnel, nous avons mis en place un dispositif large qui permettait de maintenir les contre-manifestants qui ne souhaitaient pas que la conférence se tienne à distance suffisante, » a déclaré Jean-Marc Demelenne, Chef de Corps de la police de Liège. Ce déploiement colossal sera financé par la collectivité, mais le montant de cette opération n’a pas été divulgué.

### Deux personnes déférées

Lors de cette soirée, huit arrestations ont été effectuées, dont cinq judiciaires. « Les personnes interpellées sont suspectées de dégradations et ont fait l’objet d’une privation de liberté », a précisé jeudi le parquet de Liège. Trois d’entre elles ont été remises en liberté faute d’éléments objectifs, tandis que deux autres ont été déférées jeudi. « Ces derniers ont été présentés à un magistrat du parquet et ont fait l’objet d’une citation accélérée devant le tribunal de première instance », a communiqué le parquet.

Une enquête est en cours pour identifier l’ensemble des auteurs des violences et des dégradations commises.