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Des députés suisses demandent une enquête sur des cadeaux à Trump.

Début novembre, une horloge de table de marque Rolex et un lingot d’or personnalisé avaient été placés sur le bureau de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le 26 novembre, les députés suisses Greta Gysin et Raphaël Mahaim ont envoyé une dénonciation pénale au procureur général de la Confédération concernant ces « cadeaux offerts au président américain ».


Début novembre, une horloge de table de marque Rolex et un lingot d’or personnalisé, situés sur le bureau de Donald Trump à la Maison-Blanche, ont suscité l’intérêt des médias suisses et américains.

Jeudi, deux députés suisses ont sollicité le procureur général de la Confédération pour exiger une enquête concernant ces « cadeaux offerts au président américain » par des chefs d’entreprise helvétiques au début du mois, a indiqué l’AFP, confirmant une information de la Radio-télévision suisse (RTS).

Diplomatie du lingot d’or

Début novembre, une délégation de chefs d’entreprise suisses s’est rendue à Washington pour s’entretenir avec le président des États-Unis, dans l’espoir d’attirer son attention sur les conséquences des droits de douane de 39 % appliqués depuis août aux produits suisses.

Dix jours plus tard, les gouvernements de Berne et de Washington ont annoncé une déclaration d’intention visant à réduire les droits de douane imposés aux produits suisses à 15 %. Cette annonce a entraîné des critiques, et la presse américaine a qualifié ce récit de « diplomatie du lingot d’or » (« gold bar diplomacy »).

« Démocratiquement discutable »

« Dans cette affaire de grande portée nationale et internationale, nous pensons que les événements concernés méritent des éclaircissements de la justice », ont écrit les députés des Vert.e.s suisses, Greta Gysin et Raphaël Mahaim, dans une dénonciation pénale adressée au procureur général de la Confédération, dont l’AFP a obtenu une copie. « Il en va de la crédibilité de nos institutions, du respect de l’Etat de droit et de la réputation de la Suisse sur le plan international », ajoutent-ils dans cette lettre datée du 26 novembre.

La valeur de ces objets n’est pas connue et « les informations publiques concernant la destination finale des présents offerts au président américain sont lacunaires », soulignent ces députés, qui demandent au procureur d’examiner s’il s’agit d’un avantage « indu au sens du droit pénal suisse ». Ils citent en particulier « l’article 322 » du Code pénal relatif à « la corruption d’agents publics étrangers ».

L’annonce d’un projet d’accord destiné à alléger les droits de douane avait été saluée par les organisations patronales, mais avait aussi suscité des critiques, notamment de la part des Vert.e.s suisses, qui avaient dénoncé cette visite à titre privé de grands patrons, la qualifiant « démocratiquement discutable ».

Parmi les hommes d’affaires présents sur une photo de cette rencontre figuraient notamment le directeur général de Rolex, Jean-Frédéric Dufour, ainsi que le directeur de la fonderie et société de négoce d’or MKS PAMP, Marwan Shakarchi.