Beci : 100.000 offres d’emploi pour presque autant de demandeurs à Bruxelles.
En octobre dernier, la Région Bruxelles-Capitale comptait 96.161 demandeurs d’emploi enregistrés chez Actiris, tandis que Beci estime qu’il existe 100.000 emplois disponibles pour les Bruxellois et les Bruxelloises. L’enquête a également montré que sur les 96.000 demandeurs d’emplois inscrits chez Actiris, 15.400 personnes avaient un faible niveau d’étude, 19.813 un niveau d’étude moyen et plus de 16.000 d’origine étrangère sans diplôme reconnu en Belgique.
C’est une conclusion étonnante à laquelle Beci, l’union des entreprises bruxelloises, est parvenue. Alors que la Région Bruxelles-Capitale comptait en octobre dernier 96.161 demandeurs d’emploi enregistrés chez Actiris, Beci, avec ses partenaires Partena Professional et Beljob, une entreprise spécialisée dans l’analyse du marché du travail par intelligence artificielle, estime qu’il existe 100.000 emplois disponibles pour les Bruxellois et les Bruxelloises.
Ce chiffre semble considérable, étant donné qu’en octobre dernier, Actiris avait enregistré 43.708 offres d’emploi. De son côté, Statbel, l’organisme officiel de statistiques, avait comptabilisé environ 21.000 postes vacants lors de sa dernière enquête, après avoir interrogé un échantillon d’entreprises employant au moins un salarié.
### D’où viendraient ces 100.000 emplois disponibles ?
En s’appuyant sur l’intelligence artificielle, Beci et ses partenaires ont élargi leur recherche d’offres d’emploi. Le point de départ est que les annonces d’emploi ne se trouvent pas seulement sur le site d’Actiris ou sur des plateformes spécialisées. « En fait, plein d’entrepreneurs offrent leur emploi sur les réseaux sociaux », souligne Thierry Geerts, l’Administrateur délégué de Beci. « Pourquoi ? Parce que les gens sont sur les médias sociaux et on attire du talent à l’endroit où les gens sont. »
Alors que le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux sont devenus des techniques devenues usuelles pour recruter rapidement, les auteurs de l’enquête ont exploré une multitude de sources. « On s’est dit, essayons maintenant d’analyser toute l’information publique sur Internet, les sites web des entreprises, les réseaux sociaux, les plateformes traditionnelles, et essayons de regrouper, de compiler tout ça dans une base de données », explique Maxime Bollengier, CEO de Beljob.
La recherche s’est concentrée sur la région bruxelloise, mais également sur « le Brabant Wallon et le Brabant Flamand », précise Maxime Bollengier.
*Il y a les données privées sur des groupes Facebook privés que nous n’avons pas collectées aujourd’hui.*
Au-delà des plateformes d’offres d’emploi classiques, l’intelligence artificielle a également analysé des sites comme LinkedIn, Facebook ou Instagram, éliminant les doublons, « parce que parfois, des gens postent une offre d’emploi sur plusieurs réseaux », explique Maxime Bollengier.
Le résultat est donc 100.000 offres d’emploi, bien que les auteurs de l’enquête soient convaincus qu’il y en aurait davantage à découvrir. « On n’a compilé que les données publiques. Il y a les données privées sur des groupes Facebook privés que nous n’avons pas collectées aujourd’hui », précise Maxime Bollengier.
### Des emplois pas forcément uniquement à Bruxelles
Le responsable de Beljob a précisé que la recherche d’offres d’emploi a également porté sur le Brabant Wallon et le Brabant Flamand. Ainsi, les 100.000 emplois signalés selon cette étude ne se trouveraient pas uniquement dans la capitale.
« Ils se trouvent dans la Région bruxelloise, naturellement, mais aussi dans l’hinterland, qu’il s’agisse des emplois à pourvoir autour de Zaventem pour l’aéroport ou dans le quartier de bureaux qui s’est développé là-bas. Il y a aussi une société renommée à Halle, qui propose également des postes à pourvoir, » explique Thierry Geerts de Beci.
Selon lui, ces postes peuvent être accessibles pour les Bruxellois, qui pourraient s’y rendre en utilisant les transports en commun ou d’autres moyens de transport relativement accessibles. « Les Belges d’Arlon et Ostende viennent travailler à Bruxelles. Je pense que les Bruxellois et Bruxelloises peuvent se rendre jusqu’à Halle ou Zaventem. Ainsi, on a pris en compte la grande région bruxelloise », ajoute-t-il.
### Quel type d’emplois ?
L’étude de Beci et de ses partenaires ne fournit pas encore de précisions quant aux types d’emplois offerts dans ces 100.000 postes vacants. Sur les réseaux sociaux, les demandes de services tels que « coup de main pour des travaux de jardinage » ou « cours de guitare » ont été écartées. Pour le reste, il sera nécessaire « d’analyser les chiffres pour donner plus de précisions sur les types de contrats », explique Maxime Bollengier de Beljob. Toutefois, il est déjà établi qu’il s’agit d’offres assorties d’un contrat, qu’il soit CDD, CDI ou de flexi-jobs, par exemple. L’analyse doit encore préciser la proportion de contrats à durée déterminée, indéterminée, à temps plein ou à temps partiel.
Concernant les qualifications requises pour ces postes, il n’est pas nécessaire d’avoir des diplômes, mais plutôt un personnel qualifié. « C’est moins de diplômés et plus de qualifications, serveurs, livreurs, ce genre de choses », souligne Thierry Geerts de Beci. « Et c’est bien parce que cela répond exactement au profil des sans-emploi à Bruxelles, qui sont également moins diplômés », précise-t-il.
*Le marché du travail a évolué. D’antan, on mettait une annonce dans un quotidien, puis sur une base de données en ligne. Et aujourd’hui, on les publie sur les médias sociaux.*
Parmi les 96.000 demandeurs d’emplois inscrits chez Actiris, 15.400 ont un faible niveau d’étude, 19.813 ont un niveau d’étude moyen et plus de 16.000 personnes d’origine étrangère n’ont pas de diplôme reconnu en Belgique et ont atteint au maximum le 2e degré de l’enseignement secondaire.
La disponibilité de ces 100.000 offres d’emploi pose la question de l’efficacité d’Actiris, qui a enregistré 43.708 offres d’emploi en octobre. Cela indique-t-il que les entreprises font moins confiance qu’auparavant à Actiris pour recruter des travailleurs ? « Non », répond Thierry Geerts de Beci.
« C’est simplement que le marché du travail a évolué. D’antan, on mettait une annonce dans un quotidien, et aujourd’hui, on les met sur les réseaux sociaux, » poursuit-il. Thierry Geerts a partagé cette étude avec Bruxelles Formation et Actiris, qui, selon lui, « étaient enthousiastes à l’idée que cela leur offre de nouvelles possibilités pour résoudre l’équation bruxelloise. »
Cela dit, « cela ne signifie pas qu’au 1er janvier, les 90.000 chômeurs vont obtenir les 90.000 postes disponibles », admet Thierry Geerts. « Cependant, il est bien plus positif de savoir que nous devons résoudre cette équation en connaissant la disponibilité des emplois, plutôt que de se limiter à un message précédent selon lequel il n’y a qu’une offre d’emploi pour cinq chômeurs », conclut Thierry Geerts.

