France

Service militaire volontaire : informations sur le projet d’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron dévoilera ce jeudi dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire destiné aux jeunes majeurs, qui ne s’inscrit pas dans une logique de conscription, supprimée en France en 1997. Ce dispositif, qui vise à créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise, débute avec un effectif de 2.000 à 3.000 personnes la première année, avec un objectif de 50.000 par an à terme.


De quoi sera fait le nouveau service militaire volontaire qu’Emmanuel Macron a mentionné il y a plusieurs jours ? Le président présentera ce jeudi dans les Alpes ce dispositif destiné à répondre aux besoins des forces armées, alors que l’exécutif et l’état-major mettent en garde contre les menaces russes et les risques accrus de conflit.

Le chef de l’État a anticipé les critiques en déclarant, mardi sur RTL, qu’il ne s’agissait pas « d’envoyer nos jeunes en Ukraine », suite à la controverse sur les propos du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait estimé que le pays devait être préparé à « accepter de perdre ses enfants ».

Le président est attendu en fin de matinée auprès de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère, où il prononcera un discours sur ce dispositif, qui marquera également la fin du service national universel (SNU), concept qui lui tenait à cœur. Promesse du candidat Macron en 2017 au nom de la « cohésion nationale », lancé en 2019, le SNU, destiné aux mineurs de 15 à 17 ans, n’a jamais pu être généralisé et il « n’est aujourd’hui plus adapté au contexte stratégique » créé par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, admet l’Elysée.

Son successeur s’en éloignera en effet largement, bien qu’il doive répondre au même « besoin d’engagement de la jeunesse ». Cette « nouvelle forme de service national » sera « sur la base du volontariat » et sera « beaucoup plus militarisée », indique un proche du président. Destiné aux jeunes majeurs, hommes et femmes, il sera également plus long que les « séjours de cohésion » de 12 jours du SNU.

Emmanuel Macron avait annoncé en janvier son intention de « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs » en cas de besoin, sans toutefois rétablir la conscription, service militaire obligatoire aboli en France en 1997. Depuis, le gouvernement et les hauts gradés ont réfléchi aux meilleures façons de donner une « masse supplémentaire » aux armées afin de « créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise », comme le souligne la revue stratégique parue le 14 juillet.

Le nouveau service national naîtra alors qu’il existe une grave contrainte budgétaire, nécessitant l’hébergement, l’équipement et l’encadrement des jeunes recrues. Son déploiement sera donc « phasé dans le temps », assure un conseiller du chef de l’État, promettant un projet « réaliste » qui « tient compte de l’état de nos disponibilités aujourd’hui ».

« Ça démarrera lentement », indique une source au fait du dossier, qui évoque un effectif de 2.000 à 3.000 personnes la première année, avant une « montée en puissance » visant à atteindre un objectif de 50.000 par an. Selon des informations de presse non confirmées, la durée envisagée serait de dix mois, avec une rémunération de plusieurs centaines d’euros. L’actuel service militaire volontaire (SMV), mis en place en 2015 et choisi par environ 1.000 jeunes chaque année, ainsi que son équivalent d’outre-mer, le service militaire adapté (SMA, près de 6.000 jeunes par an), continueront d’exister parallèlement, a assuré l’Elysée. Leur objectif est différent, portant sur des dispositifs de formation et d’insertion professionnelle avec un encadrement militaire.

Douze pays en Europe ont conservé ou rétabli la conscription obligatoire. Face à la détérioration de la situation stratégique, une demi-douzaine d’autres ont choisi de rétablir un service volontaire. La Norvège, dont le modèle est discuté au sommet de l’État, a rendu obligatoire une conscription de 12 mois, bien que seulement 15 % des membres d’une classe d’âge la réalisent réellement, sélectionnés selon des critères de qualification et de motivation.