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Ondes et smartphones : l’Anses rend son verdict sur le cancer après 10 ans d’études

L’Anses a analysé 232 études publiées entre 2013 et 2024 et ne trouve aucun lien de causalité entre l’exposition aux ondes de smartphone et l’apparition de cancers. Malgré ce constat, l’agence continue de recommander la « prudence » et l’« usage raisonné » des appareils émettant des radiofréquences.


La réponse est non. Après avoir analysé 232 études scientifiques, l’Anses est catégorique : les ondes de votre smartphone ne provoquent pas de cancer. Cependant, l’agence sanitaire continue de recommander la « prudence ».

Ce mercredi matin, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié une importante étude. Le sujet porte sur le smartphone que vous utilisez toute la journée et qui émet des radiofréquences.

Le verdict est clair après l’évaluation de 232 études menées entre 2013 et 2024 : l’agence ne constate aucun lien de causalité entre l’exposition aux ondes et le développement de cancers, comme mentionné explicitement.

Cependant, ceux qui espéraient que cela mette un terme aux inquiétudes concernant les antennes 5G se trompent. L’Anses, fidèle à sa tradition, insiste sur des recommandations de « prudence » et d’« usage raisonné ».

Examinons les faits. L’Anses a mené ses travaux de manière rigoureuse en compilant des milliers de données, en séparant les études épidémiologiques, qui portent sur les populations humaines, des études toxicologiques, qui s’effectuent en laboratoire sur des animaux.

La réalité technique est simple :

– Les études épidémiologiques, basées sur des humains réels et leurs usages, ne révèlent pas d’augmentation des cas de glioblastomes en rapport avec l’usage des smartphones.

– Les études toxicologiques, menées sur des animaux, montrent parfois des effets, mais le contexte est important.

Olivier Merckel, de l’Anses, souligne que pour observer un effet en laboratoire, des rats sont exposés à des niveaux d’intensité exceptionnels, bien supérieurs à ceux émis par un iPhone 17 ou une antenne relais. Ces tests sont considérés comme extrêmes.

Il est reconnu depuis longtemps que les ondes à haute puissance peuvent chauffer les tissus (comme dans un micro-ondes). Toutefois, aux niveaux réglementaires actuels, il n’y a aucun constat. Le rapport indique même qu’aucune tumeur n’a été observée chez les animaux exposés aux radiofréquences dans des conditions normales.

Si aucun lien n’existe, pourquoi l’Anses recommande-t-elle encore d’utiliser un kit mains libres ou de favoriser les zones de bonne réception ? Cela pose la question du principe de précaution.

L’agence justifie cette approche par l’évolution rapide des technologies. Nous ne savons pas ce que la 6G engendrera, ni quel sera l’impact d’une exposition continue sur 30 ou 40 ans. C’est une position scientifique honnête.

Une autre interprétation, plus pragmatique, est que l’Anses élargit la définition de la « santé ». Le véritable danger du smartphone en 2025 ne réside pas dans une onde invisible susceptible de tuer des cellules cérébrales, mais dans l’usage que nous faisons de l’écran.

En prônant un « usage raisonné », l’agence ne se limite pas à parler de radiations. Elle aborde la santé publique dans son ensemble.

Le smartphone est associé à :

– Une sédentarité accrue (le scrolling empêche de bouger).

– Un impact négatif sur le sommeil (lumière bleue et stimulation cognitive).

– La santé mentale des adolescents.

Lorsque l’Anses recommande de garder une distance avec votre smartphone, c’est peut-être moins pour empêcher un cancer hypothétique que pour éviter une addiction aux notifications. Les ondes sont jugées inoffensives, mais l’objet lui-même pose d’autres problèmes.

En résumé, vous pouvez vous détendre concernant les antennes relais. La science est plus rassurante que jamais. En revanche, lâcher votre smartphone au moins une heure avant de dormir ? C’est un conseil médical valable à 100 %, non pas en raison des ondes, mais parce que votre sommeil en a besoin.